Des rebelles ont lancé jeudi une offensive dans le Kordofan-Sud, une région du sud du Soudan, pour tenter de perturber le déroulement des élections prévues en avril, a indiqué vendredi le porte-parole de ce groupe armé.
La branche Nord du Mouvement de libération du peuple du Soudan (SPLM-N) a lancé des «opérations éclairs» contre des postes de l'armée soudanaise dans trois villes du sud et de l'est de la région, a indiqué ce porte-parole dans un communiqué.Le but de cette offensive est «d'intégrer les différents moyens de lutte, soulèvement armé et la désobéissance civile, pour travailler ensemble à empêcher les élections».
C'est la première fois que le SPLM-N annonce une opération armée visant à perturber les élections présidentielles et législatives prévues le 13 avril, scrutins boycottés par les principaux partis de l'opposition.L'armée soudanaise a toutefois précisé avoir déjoué le plan des rebelles et leur avoir infligé de lourdes pertes.
«Les rebelles ont perdu beaucoup de combattants et une grande partie des équipements et véhicules utilisés pour cette attaque, que les forces armées ont repoussé», a indiqué jeudi un porte-parole militaire à l'agence officielle SUNA. Le président soudanais Omar el-Béchir, candidat à sa propre succession lors des élections d'avril, fait face depuis 2011 à une révolte armée dans le Kordofan-Sud et dans la région voisine du Nil bleu, où les rebelles s'estiment marginalisés par des autorités gouvernementales dominées par les Arabes.
La branche politique du SPLM-N fait partie des factions qui ont signé en décembre l'Appel du Soudan, dont certaines composantes ont lancé une campagne pour le départ du président Béchir, 71 ans et qui est au pouvoir depuis 1989 à la faveur d'un coup d'Etat soutenu par des islamistes.
Il est inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crime contre l'humanité au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à une guerre qui a fait plus de 300.000 morts en une décennie.