Elections départementales en France : Les Démocrates musulmans se retirent sur la pointe des pieds

Publié par Par CEM le 15-03-2015, 18h16 | 31

Objet de toutes les curiosités politiques, le nouveau parti à coloration musulmane, l’Union des démocrates musulmans français (UDMF), après avoir défrayé la chronique, annonce, sans trop de détails son retrait des prochaines élections départementales prévues à la fin du mois en cours en France. Tel un objet volant à peine identifié qui traverse rapidement le ciel de la scène politique française, ce parti a réussi en quelques semaines, le tour de force de ne laisser aucune sensibilité politique française insensible à sa présence.

Créée en 2012, l’UDMF  avait annoncé avoir déposé deux listes et prévu d’arriver à un total de sept listes, laissant son fondateur Nadjib Azergui rêver à «être un jour dans l’exécutif», comme il l’a confié sur le site de la radio française europe1.fr, ajoutant qu’il puise l’inspiration de  l’idée d’un parti musulman «du Parti chrétien démocrate, de Christine Boutin, ou de l'Union chrétienne démocrate d'Angela Merkel, en Allemagne».

Le parti se réclame de la mouvance traditionnaliste, conservatrice, résolument ancrée dans la droite française, dans laquelle, estime Nadjib Azergui, cité par europe1.fr, «beaucoup de Français ne se retrouvent plus sur cet échiquier et peuvent se retrouver chez nous».  Il  dit que son parti n’est pas pour l’application de la charia, et qu’il a des propositions à faire à l’ensemble des Français quelle que soit leur confession, que le site europe1.fr résume ainsi :

«Moraliser le capitalisme, promouvoir une finance éthique, élargir les cours de philosophie à l’école, développer le business du halal». L’UDMF revendique en tout et pour tout près de 900 cotisants, quelques milliers de sympathisants, un élu à Bobigny en région parisienne, et veut tirer les leçons de l’histoire du Parti musulman de France lancé en 1997, qui a obtenu un peu plus de 0,90% de voix aux législatives de 2007 avant de se saborder. 

Le contact initié par l’UDMF avec les responsables du PMF a vite été rompu car, explique M. Azergui, «leurs revendications n’étaient pas envisageables». L’annonce de candidatures de l’UDMF n’a pas laissé la classe politique française insensible, à l’image du premier secrétaire du parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis qui a considéré l’existence de ce parti comme  «une erreur stratégique majeure», estimant, selon le site du journal www.midilibre.fr «qu'à partir du moment où on aura un parti musulman, on aura d'autres partis».

S’exprimant dans une émission radiophonique M. Cambadélis a dit être autant opposé à toute stigmatisation ou attaque contre les musulmans de France qu’à une «communautarisation de notre vie politique». Après une éphémère activité de campagne électorale, les deux colistiers du canton de Marseille sont allés déposer un courrier à la préfecture pour annoncer que leur parti ne présentera pas de candidats aux prochaines élections.

Si pour Bruno Perez, Français de 52 ans converti à l’Islam il ya quelques années, cela est dû à des raisons de santé, sa colistière Houria Medjbar trouve «qu’il n’y a plus rien à dire», selon lemonde.fr qui est revenu sur les dessous de cette «expérience très éphémère».