Rail : Divergences autour du projet de doublement de la voie ferrée Bejaia-Béni-Mansour

Publié par dknews le 17-03-2015, 19h33 | 107

Le projet de doublement de la voie ferrée entre Béjaia et Beni-Mansour, sur une distance de 87 km, est au centre d’une divergence entre les riverains opposés au tracé et le maître de l’ouvrage, l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), a-t-on constaté.

Les opposants à ce projet estiment qu’il va occasionner des dégâts multiples aux habitations et aux unités économiques avoisinantes, alors qu’au niveau de l’Anesrif on affirme le contraire en soutenant qu’un effort a été déployé pour en réduire au maximum les effets néfastes du projet.

Réunies mardi par le wali de Béjaia afin de «lever les équivoques», les deux parties n’ont pas réussi à trouver de compromis pour «libérer» le projet et permettre aux entreprises en charge de la réalisation d’entamer les travaux.

Au bout de plusieurs heures d’échanges, il a été décidé de suspendre la séance et de se donner rendez vous prochainement à Alger, au siège de la direction de l’Anesrif pour réexaminer le dossier et mettre surtout à plat les points de discorde, notamment l’option de la correction de certains tronçons de l’itinéraire qui posent problème, ou tout bonnement aller, selon les exigences des contestataires, vers le définition d’un nouveau tracé.

L’absence d’accord à l’évidence aura comme conséquence le décalage de la phase d’entame des travaux, voire de l’installation des bases de vie des entreprises engagées dans ce cadre, notamment Cosider et Infra-rail, parées à se lancer dans «l’aventure», mais contrariées dans leur déploiement par les contestataires, a-t-on expliqué.

«Nous sommes opposés au tracé de cette ligne ferroviaire qui va venir à bout de quelque 1600 constructions, 32 unités économiques, des cimetières, des écoles et des mosquées», a soutenu Mourad Aït-Braham, président de l’association locale de défense des intérêts des citoyens, qui plaide pour un nouveau tracé «moins coûteux et moins démolisseur».

Pour les responsables de l’Anesrif, ce bilan est «nettement exagéré». «Il ne concerne tout au plus que 480 habitations et une vingtaine d’unités économiques qui de plus ne sont pas menacées frontalement», s’est défendu l’un de ces responsables, estimant que «l’étude et les levées topographiques ont été faits par un bureau d’étude étranger ayant une expérience et une compétence avérées dans ce domaine».

En signe de potestation de la part des riverains, la voie ferrée reliant Béjaia à Béni-Mansour sur une distance de 85 km, avait été fermée 16 jours durant par des habitants de la localité de Boudjellil, avant que le trafic ne reprenne le 12 mars.

Le projet de la voie ferrée Béjaia-Béni-Mansour, dont les travaux de réalisation n’ont pas encore commencé, porte sur le doublement de la voie sur 87 km, assorti de la construction de 21 ponts et viaducs, le creusement de trois tunnels et la modernisation de neufs gares et quatre haltes.

Selon sa fiche technique, il devrait être réceptionné en juillet 2019 et va permettre la circulation de train express avec des vitesses de pointes de 160 km/heure pour les trains voyageurs et 100 km à l’heure pour les trains de marchandise.

En plus des gains de temps et de sécurité qu’il devrait engendrer, sa réalisation est de nature à renforcer substantiellement l’ouverture de la wilaya vers les autres régions du pays.