Moteurs de recherche La loi du plus fort !

Publié par Par Samy yacine le 23-03-2015, 15h40 | 53

Devenu maître incontesté de la recherche d’information  sur internet, Google se voit accusé de pratiques déloyales  portant atteinte à la concurrence. Un document confidentiel du régulateur des télécoms américain, reçu cette semaine, ‘’par erreur’’ par le Wall  Street Journal  confirme les soupçons et donne du grain à moudre à ceux, nombreux  qui veulent le faire condamner pour abus de position dominante.

Le front de l’opposition au monopole de Google, sur les résultats  de la recherche sur internet s’est rallumé cette semaine avec la diffusion par le Wall Street Journal de nouvelles informations contenues dans un rapport confidentiel de la FTC (Federal Trade Commission), élaboré en 2012. L’intérêt de ce document est d’apporter de nouvelles révélations sur les pratiques monopolistiques et discriminatoires de Google dans la restitution des résultats des requêtes de recherche des internautes. Ce dernier aurait en effet, recouru délibérément à une discrimination  pour privilégier ses propres services, au cours de recherches sur internet.

« Au-delà de la tendance bien "naturelle" de vouloir placer ses propres intérêts au rang des priorités, Google aurait délibérément rétrogradé l'exposition des services de ses concurrents à l'affichage des résultats », rapporte le site boursier.com qui ajoute sur la foi des révélations du Wall  Street Journal que  cette « pratique est anti-concurrentielle, mais la FTC semblait informée depuis 2012. »

Contrainte d’ouvrir une enquête suite à des plaintes  de concurrentes du géant de la recherche américain, la FTC a engagé une équipe d’enquêteurs qui a remis ses conclusions en 2012 en reconnaissant notamment que Google pratiquait bien un abus de position dominante et qu’il était passible de sanctions.

Google aurait ainsi commis de nombreuses irrégularités ; en trichant d’abord pour mettre aux premières loges des résultats de recherche affichés ceux  de ses propres services même si ceux de  ses concurrents étaient plus pertinents et plus utiles à l’internaute.

L’autre irrégularité relevée par les limiers de la FTC, le vol de données opéré par Google sur les sites de ses concurrents pour améliorer les offres de ses services ; ce qui de ce fait,  fait que « le référencement n'est plus tout à fait naturel, ses propres services comme Google Shopping, Google Flight s'affichant au sommet des résultats de recherche » avance  journaliste du site bouriser.com qui  ajoute que « L'algorithme de Google n'aurait pas non plus pris le nombre de clics pour référence d'intérêt à l'affichage, mais poussé en avant les propres ressources maison. »

A partir des résultats de l’enquête effectuée par l’équipe de la FTC sur la base de près de 9 millions de documents récupérés auprès de Google te de  ses concurrents, il a été recommandé de le sanctionner en le poursuivant en justice pour abus de position dominante. Mais contre toute attente, la FTC décide de passer la main sans prendre aucune sanction et après avoir négocié avec le moteur de recherche « des accords préalables au nom de l'efficacité de l'accès à l'information par l'internaute », souligne boursier.com.

La remontée en surface de ce document confidentiel de la commission fédérale américaine du commerce remet l’affaire au gout du jour d’autant que des plaintes similaires sont engagées contre Google, notamment en Europe où les parlementaires sont allés jusqu’à voter  à l’automne dernier une motion appelant à la scission de la société Google pour séparer le moteur de recherche des autres services commerciaux.

A la suite déposée par de nombreux petits concurrents et aussi par Microsoft, la commission européenne a ouvert une procédure contre Google pour  abus de position dominante.
Une échange d’argumentations et  de courriers avait alors laissé transparaitre, au début de l’année  dernière un espoir  d’accord à l’amiable qui n’aboutira pas, suite notamment au changement de titulaire au poste de commissaire européen à la concurrence, et à l’arrivée de la  Danoise Margrethe Vestager qui a dit vouloir prendre son temps pour étudier ce dossier.

Le vote des parlementaires européens, même sans effet pratique est ainsi un signe de leur empressement à faire avancer la question. Il est vrai que le contexte européen est  nettement différent de celui des Etats Unis avec notamment de nombreuses prises de position publique contre le monopole de Google, à l’image de l’Allemagne où des ministres en fonction ont appelé à la scission  de la société Google.

Comme à leur habitude, les responsables du groupe ripostent par une vaste opération de communication orchestrée par Eric Schmidt, patron exécutif du groupe qui a profité d’un  passage, justement en Allemagne, pour dire toute la liberté offerte sur internet aux usagers pour faire les choix d’information qu’ils souhaitent, y compris celui de ne pas aller sur Google. Pour prouver ses dires, le patron de Google a donnée quelques exemples de petites sociétés européennes actives dans le domaine de la recherche, en appuyant sur une petite start up  française en partie détenue par un éditeur allemand réputé,  farouchement opposé au monopole de Google.