Palestine : La communauté internationale favorable à un Etat palestinien, Washington appelle à l'arrêt de l'occupation israélienne

Publié par DK News le 24-03-2015, 17h10 | 22

La Maison-Blanche a appelé les autorités israéliennes à mettre fin à leur occupation des territoires palestiniens «qui dure depuis près de 50 ans», réitérant son attachement à une solution à deux Etats, israélien et palestinien, conditions sine qua non selon la communauté internationale pour assurer la paix et la prospérité au Proche-Orient.

«Les Etats-Unis ne cesseront jamais de travailler en faveur d'une solution à deux Etats», a déclaré Denis McDonough, secrétaire général de la Maison-Blanche, jugeant, lors d'un discours à Washington lundi, qu'il fallait «mettre fin à une occupation qui a duré près de 50 ans».

Au cours des derniers jours de sa campagne controversée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé qu'un Etat palestinien indépendant ne coexistera jamais avec Israël tant qu'il sera en poste. Une position dénoncée par la communauté internationale.

«Nous ne pouvons simplement pas faire comme si ces propos n'avaient jamais été prononcés ou ne soulevaient pas des questions sur l'engagement du Premier ministre à atteindre la paix à travers des négociations directes», a poursuivi le secrétaire général de la Maison-Blanche évoquant les déclarations «troublantes» de Netanyahu.

Dénonçant avec force les «propos contradictoires» de Netanyahu, M. McDonough, qui travaille aux côtés du président américain, Barack Obama, depuis plus de dix ans, a souligné que les Palestiniens devaient «avoir le droit de vivre dans un Etat souverain et de se gouverner eux-mêmes».

«Les enfants palestiniens méritent (...) d'être libres sur leurs terres(...)», a-t-il poursuivi, appelant le prochain gouvernement israélien à démontrer, avec des actes et pas seulement des mots, un «engagement sincère» envers une solution à deux Etats.

Seule la création d'un Etat palestinien permettra d'assurer la paix au Proche-Orient

Le président Obama, qui a exprimé sa déception quant aux déclarations de Benjamin Netanyahu, a souligné que la démocratie reposait «sur le principe d'un traitement équitable et juste pour chacun» et «continue de penser qu'une solution à deux Etats est la meilleure façon de répondre aux tensions».

De son côté, le premier ministre canadien Stephen Harper a réitéré l'appui de son pays à la solution à deux Etats, réaffirmant la position de longue date du Canada en faveur de cette solution.
Solution prônée également par le président français François Hollande et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, qui ont souligné que «seule la création d'un Etat palestinien viable et souverain, vivant dans la paix et la sécurité aux côtés d'Israël, permettra d'assurer paix et prospérité au Proche-Orient».

La Palestine poursuit son offensive diplomatique et judiciaire

En réaction aux déclarations du Premier ministre israélien contre un Etat palestinien, le responsable palestinien Saëb Erakat, a indiqué que la communauté internationale doit endosser l'initiative de la Palestine à la Cour pénale internationale (CPI) et l'adhésion palestinienne à davantage d'organisations internationales.

«Nous disons clairement que nous irons au tribunal de La Haye (la CPI). Nous allons accélérer, poursuivre et intensifier les efforts», a dit Saëb Erakat, jugeant que «ceux qui, dans la communauté internationale, protègent Netanyahu sont ses complices».

«Nous ne reviendrons pas sur notre position», a affirmé le président palestinien Mahmoud Abbas, en évoquant l'offensive diplomatique et judiciaire engagée par les Palestiniens. «C'est notre droit de saisir  toutes les institutions internationales pour y faire respecter nos droits et appliquer les résolutions internationales».

Le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo, a affirmé qu'Israël avait choisi «la voie du racisme et de l'occupation» et non pas celle des négociations, en faisant triompher Benjamin Netanyahu aux élections parlementaires.

Le dernier échec des négociations de paix remonte à avril 2014. Depuis, les Palestiniens ont tenté d'obtenir de l'ONU une résolution mettant un terme à l'occupation israélienne, et ont adhéré à la CPI avec l'intention de poursuivre les dirigeants israéliens pour es de guerre dès ce 1er avril.


L'ONU dénonce la politique expansionniste et colonisatrice israélienne dans les territoires palestiniens

Les Nations unies ont dénoncé lundi la poursuite par Israël de la colonisation et les violations des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, qui minent les perspectives de paix et fragilisent une solution à deux Etats, palestinien et israélien.

«Les violations des droits de l'homme» en Cisjordanie, y compris El-Qods-Est occupées, sont à «la fois la cause et la conséquence de l'occupation militaire et de la violence actuelle, dans un processus cyclique ayant de plus larges implications pour la paix et la sécurité dans la région»,  a déclaré lundi la Haut-Commissaire adjointe des Nations unies aux droits de l'homme, Flavia Pansieri.

Lors d'un exposé devant le Conseil des droits de l'homme à Genève, Mme Pansieri a relevé que la création de nouvelles colonies et leur élargissement dans le cadre de l'occupation israélienne sont au centre de nombreuses violations des droits de l'homme en Cisjordanie occupée.


Ces colonies «fragmentent le paysage palestinien et restreignent la liberté» tout en fragilisant le droit des Palestiniens à l'autodétermination, qui est «au cœur» de la solution à deux Etats.«La violence des colons suscite un climat d'impunité et la réponse des autorités n'est pas adéquate», a ajouté la Haut-Commissaire adjointe.

Elle a estimé que l'agression militaire israélienne de cinquante jours à Gaza l'été 2014 qui avait provoqué la mort de 2.200 Palestiniens dont des femmes et des enfants, faisait partie d'une troisième escalade «alarmante» des hostilités des forces d'occupation en sept ans, les Palestiniens de Gaza continuant à en ressentir les conséquences dévastatrices.

La Haut-Commissaire adjointe a insisté sur l'importance de la lutte contre l'impunité afin de briser le cycle de violences, de violations des droits de l'homme et pour éviter de nouvelles violations.

«A la lumière de l'impunité persistante concernant les opérations passées, des doutes demeurent concernant la volonté des autorités israéliennes de garantir la reddition des comptes», a-t-elle dit.
Les Palestiniens entendent déposer dès ce 1er avril à la Cour pénale internationale (CPI) leurs premières accusations de «crimes de guerre» contre des dirigeants israéliens.

Elle a ajouté que la perspective de l'implication de la CPI pourrait susciter des améliorations en matière de mécanismes de lutte contre l'impunité. La commission devait présenter ses premières conclusions de l'enquête sur l'agression israélienne contre Gaza, lundi. Mais les enquêteurs de l'ONU ont demandé à repousser la publication de leur rapport à juin 2015 en raison de la démission début février du président de la commission, le juriste canadien William Schabas.

Les autorités d'occupation israélienne ont toujours refusé de collaborer avec la commission d'enquête de l'ONU, lancée peu après l'agression israélienne. Israël a des relations conflictuelles avec le Conseil des droits de l'homme des Nations unies et n'a pas hésité à boycotter ses travaux, après que le Conseil eut décidé en mars 2012 de lancer une enquête sur les conséquences des implantations israéliennes dans les territoires palestiniens occupés.