10e anniversaire de Facebook: La désillusion des plus jeunes ?

Publié par Par Samy YACINE le 09-02-2014, 16h59 | 52

Conçu pour maintenir le lien social entre des communautés généralement de jeunes, le réseau social Facebook,  qui fête en ce début février le 10e anniversaire de sa création, tente toujours de trouver son modèle économique pertinent, même s’il doit concéder de voir les jeunes se détourner de lui

La plupart des études tendent à confirmer que les publics de jeunes sont de moins en moins dominants sur le site de réseautage social Facebook. Du moins sur le marché américain où des nouveaux horizons sont proposés aux adolescents attirés par d’autres offres plus adaptées.

Les plus pessimistes iront néanmoins jusqu’à prédire un avenir en couperet à Facebook, comme le  font beaucoup de titres de  la presse internationale qui se sont fait l’écho d’une étude publiée dans le contexte du 10ème  anniversaire de Facebook, par une université américaine.

Réalisée par  John Cannarella et Joshua Spechlere, deux étudiants en doctorat de l’ université américaine de Princeton, ce travail de recherche conduit à la conclusion, selon le journal suisse www.tdg.ch/ que «Facebook devrait connaître un déclin rapide dans les années à venir, diminuant de 20% de sa taille maximale d'ici à décembre 2014», citant les deux auteurs de l'étude qui estiment aussi que le réseau social devrait perdre «80% de sa base d'utilisateurs maximale entre 2015 et 2017».

Qualifiant cette étude de pas sérieuse, dénuée de toute argumentation scientifique, les responsables de Facebook ne se sont tout de même pas privés de faire la fête à l’occasion et de mettre en exergue, comme le souligne le site genevois que «Jusqu'à présent, le réseau semble en bonne santé, et l'augmentation du prix des actions Facebook a fait de Sheryl Sandberg, sa directrice des opérations, une milliardaire.»

Ceci étant, les soucis du modèle économique demeurent une réalité sur laquelle planchent quotidiennement les managers du site de réseautage social confrontés à l’évidence de la transformation en cours de la structure de leurs publics.  «Sa clientèle vieillit», constate le quotidien économique français www.latribune.fr qui se réfère à  une étude récente d’un bureau d’étude spécialisé  qui «calculait qu'en trois ans, le nombre de membres américains de Facebook dans la tranche d'âge 13-17 ans avait diminué de 3 millions (-25%), tandis que ceux de plus de 55 ans augmentait de 12,5 millions (+80%). »

«C’est vrai qu’on constate que les jeunes sont moins actifs. Et c’est vrai que la moyenne d’âge des utilisateurs du site vieillit. Aujourd’hui, le premier groupe sur Facebook a entre 25 et 34 ans. Les plus jeunes vont sur d’autres réseaux sociaux qui montent en puissance comme Snapchat », peut-on lire sur un blog du quotidien économique français http://blogs.lesechos.fr/.

Il faut noter que le site Snapchat, vers lequel semble se détourner de plus en plus d’adolescents,  est, explique le site du quotidien français lefigaro.fr  «le nouveau service ‘cool’ du moment». 
Lancée en 2011, l'application séduit un public d'utilisateurs jeunes, qui adressent plus de 400 millions de «snaps» chaque jour, soit davantage que de photos échangées sur Facebook» Pour endiguer le phénomène, le patron de Facebook a proposé un chèque de 3 milliards de dollars pour racheter cette application, avant de se voir gentiment éconduit par son jeune patron Evan Spiegel, âgé juste de 23 ans. 

En dépit de cela, pour le blog du journal leschos.fr   la situation n’est pas si dramatique pour Facebook ,  en expliquant    «  qu’attirer les « vieux » de 30 ans c’est pas mal sur un plan commercial et publicitaire. Il y a du pouvoir d’achat chez les trentenaires. Ensuite, avec Instagram, le site d’échange de photos que Facebook a racheté pour un milliard en 2012, Facebook dispose d’une pépite qui peut devenir un sacré relais de croissance.»

Jusque-là effectivement l’aventure semble bien avancer pour son fondateur Mark Zuckerberg qui, le 4 février 2004, a eu l’idée, depuis sa chambre de l’université de Harvard, de publier un blog réservé  aux étudiants du campus de son université. Conçu pour un échange de loisirs et de contacts, le blog a eu un succès fulgurant, puisque quelques mois plus tard, ce sont près de 800 universités qui se sont connectés avant que ce soit me web mondial en septembre 2006.

Pour le sociologue des médias canadien, spécialistes des nouvelles technologies, André Mondoux, «Facebook n’est pas l’agent qui a uniquement  produit des changements, il est lui-même produit par des changements», peut lire sur le site du journal canadien www.journaldemontreal.com/, qui a fait également parler Martin Lessard, consultant et spécialiste en stratégies web et médias sociaux qui voit que «la particularité de Facebook c’est surtout son ascension» ajoutant que «la version actuelle de Facebook ne ressemble absolument en rien à la première lancée en 2004.» 

Depuis ses premières configurations, le site réseau social n’a cessé d’évoluer et de s’enrichir en fonctionnalités pour attirer le maximum d’usagers, les maintenir connectés le plus longtemps possible, les faire revenir le plus souvent possible et en faire des profils bien fidèles, bien cernés, donc facilement vendables pour les annonceurs publicitaires.

Ce sera certainement l’application «j’aime», le fameux bouton «I like » qui marquera un virage marketing important, puisque comme le souligne le site 01net.com  «En 2009, Facebook représente une population de 360 millions d’utilisateurs. Après les «poke», les abonnés découvrent les «like». Pour signaler que l’on aime une info, plus besoin de prendre le temps de l’écrire.

Il suffit désormais de cliquer sur un bouton. » A partir de cette application, explique le site  les revenus de Facebook, écrit-il «explosent en 2009. Sur un chiffre d’affaires de 777 millions de dollars, l’e-startup arrive à dégager un bénéfice net de 122 millions. Chaque utilisateur rapporte désormais 2,15 dollars.»
L’autre redéploiement réussi de Facebook, a été effectué sur le virage du mobile avec des applications dédiées au Smartphones qui lui permettront d’inverser la courbe des connexions qui passeront, depuis quelques années, majoritairement par des terminaux mobiles.
Un autre tournant de la consolidation du groupe interviendra au printemps 2012 avec une introduction en bourse des plus chaotiques.

«L'histoire a pourtant failli mal tourner » relate le site latribune.fr qui poursuit que  «l'entrée en fanfare de Facebook à la Bourse de New York est un désastre avec une accumulation de problèmes techniques, puis une dégringolade du cours de l'action qui perd la moitié de sa valeur en trois mois».
Depuis, les choses ont retrouvé leur cours normal avec une augmentation phénoménale du nombre d’utilisateurs et des résultats financiers  qui font, comme l’explique ce site que  «certains analystes comme ceux de la banque Citi voient en lui ‘la meilleure histoire de croissance du secteur internet américain’».

Ce côté de la médaille ne doit pas faire oublier l’autre versant, celui des craintes suscitées par les pratiques de Facebook en matière de publicité et d’atteinte à la vie privée. Le journal d’information en ligne www.huffingtonpost.fr/, a, à cette occasion donné la parole à ses lecteurs qui ne se sont pas privés de faire état de leurs appréhensions, bien résumées par cette lectrice qui  dénonce «Ciblage commercial abusif, propagande, beaucoup de pages à déviance politiques/religieuses et qui ne sont pas bloquées. Beaucoup de racolage. Peu d'échanges constructifs et une course au nombre d'’amis’, d'’abonnés’ et aux nombre de ‘j'aime’...».