Libye : L'ONU présente des idées pour mettre fin à la crise politique et sécuritaire

Publié par DK News le 25-03-2015, 16h01 | 23

Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Libye, Bernardino Léon, a présenté au parties libyennes des principes et propositions pour aider à accélérer les pourparlers interlibyens et parvenir à une solution négociée à la crise politique et sécuritaire en Libye.

Ces idées, présentées par M. Léon à l'issue de ses visites effectuées lundi et mardi aux deux parlements rivaux de Tobrouk et de Tripoli dans ce pays, "sont avant tout libyennes, élaborées suite à de profondes consultations avec les différentes parties. Elles (les idées) visent à répondre aux préoccupations de toutes les parties, qui sont appelées à faire des concessions pour régler la crise", a rapporté mardi un communiqué de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Unismil).

"La Libye est face au danger de larges confrontations et de profondes divisions, dans lesquelles le terrorisme et son expansion constitueraient une sérieuse menace sur tout le pays et même la région", a mis en garde la mission. "La Libye ne peut pas attendre plus longtemps pour parvenir à un règlement de la crise à même de ramener la paix et la stabilité dans le pays et mettre fin aux souffrance de sa population", a-t-elle averti dans le communiqué, ajoutant que "le terrorisme est une réelle menace" pour ce pays si les protagonistes de la crise échouent à se mettre d'accord, faisant référence notamment à la montée en puissance des groupes terroristes dans le pays.

Selon le même texte, ces idées, qui contiennent des principes directeurs et des propositions, "ne visent pas à apporter des détails concrets ou une solution définitive à la crise politique et sécuritaire en Libye, mais constituent une base de travail pour les différentes parties libyennes". Les principes directeurs portent sur "le respect des élections et leurs résultats, le respect de la légitimité de l'Etat et de ses institutions dont la justice et ses décisions et toutes les autres institutions, l'adhésion aux principes de la révolution du 17 février et de la démocratie, les droits de l'Homme et l'édification d'un Etat de droit", indique le communiqué.

Quant aux propositions, elle portent dans une première phase jugée par l'Unismil de "cruciale" sur plusieurs point dont notamment la "formation d'un gouvernement d'union nationale dirigé par un président et d'un conseil présidentiel composé de personnalités indépendantes (qui n'appartiennent à aucune partie et ne sont affiliés à aucun groupe et qui sont acceptable pour toutes les parties et par tous les Libyens).

Les plus hauts membres du conseil présidentiel sont le président et ses deux vice-présidents. Parmi les autres points annoncé dans le communiqué, la "formation d'un Parlement représentant tous les Libyens, la formation d'un Haut Conseil de l'Etat inspiré des institutions similaires existant dans un nombre de pays (une institution fondamentale sur le plan de la gouvernance de l'Etat), et enfin la formation d'une Assemblée constituante qui aura pour mission l'élaboration de la Constitution". Après consensus, il faudra créer "un mécanisme de coopération entre ces institutions lors de cette première phase", ajoute le texte.

Dans une deuxième phase des discussions, il sera question de créer "un Conseil de la sécurité nationale, et un Conseil des municipalités", poursuit le communiqué. "La période transitoire, dont la durée sera fixée par les parties (libyennes), s'achèvera avec la tenue d'élections qui interviendront après l'adoption par referendum d'une Constitution", précise la mission onusienne.

"La fin du conflit est au mains des Libyens eux-mêmes, et la responsabilité incombe à toutes les parties d'adopter une approche constructive et flexible, dans l'examen de ces principes et propositions, en ayant à l'évidence que ces propositions ne peuvent être qu'une base pour une solution négociée dans la forme et le fond", a affirmé la mission de l'ONU.

La mission de l'ONU a organisé une série de rencontres entre les parties libyennes en vue d'une issue de crise en Libye qui sévit depuis 2011. L'Algérie, pays voisin de Libye, a abrité les 10 et 11 mars une rencontre du dialogue interlibyen. Cette rencontre qui a réuni les chefs des partis politiques et des personnalités influentes sur la scène politique libyenne à été couronnée par l'engagement solennel des participants à oeuvrer pour le règlement de la crise en Libye par le dialogue politique.

Les Efforts de l'Algérie pour une solution définitive en Libye et les progrès enregistrés à l'issue de la réunion ont été largement salués par la communauté internationale dont l'ONU, l'Union européenne, l'Union africaine (UA) et les Etats-Unis.