UE : Fin du régime des quotas laitiers début avril

Publié par DK News le 26-03-2015, 19h36 | 22

Le régime des quotas laitiers en Europe, décidé en 1984, prendra fin le 1er avril, l'Union européenne ayant décidé de libéraliser complètement le marché, même si entre 2009 et 2013, ces quotas ont été progressivement augmentés de 1% par an pour permettre au secteur de répondre à une demande mondiale croissante.

Après la Seconde Guerre mondiale, il fallait produire toujours plus de lait. Mais dès les années 70, les cuves sont arrivées à saturation. En 1984, l'Europe, lassée de racheter au prix fort les surplus, avait décidé d'encadrer la production par des quotas, un séisme à l'époque pour les éleveurs.

«Le système a donné un avantage aux Etats-Unis et à la Nouvelle-Zélande», aujourd'hui premier exportateur mondial. Les éleveurs néerlandais sont donc décidés à rattraper le temps perdu. Ils espèrent augmenter leur production de 20% d'ici à 2020.

En Allemagne, première puissance laitière du continent, l'industrie table sur une hausse de la production de 1 à 3% par an jusqu'en 2020. Car sur les 30 dernières années, elle a dépassé 21 fois son quota et payé au total près de 2 milliards d'euros de pénalités, rappelle Werner Rüther, de l'Union régionale laitière de Basse-Saxe.

Comme ses homologues d'Europe du Nord, l'Allemagne s'estime suffisamment bien préparée pour pouvoir honorer à prix raisonnable les volumes supplémentaires.

Une perspective qui au contraire inquiète en France, encore traumatisée par la crise de 2009. Le ralentissement de la demande en raison de l'exceptionnelle crise économique avait alors fait chuter de 30% le prix du lait.

Dans ces conditions, éleveurs et coopératives laitière du 2e producteur de lait européen assurent qu'ils ne produiront plus que si la demande est là, réclamant même la mise en place d'un mécanisme européen en cas de crise de surproduction dans des marchés dérégulés.

Pour l'instant Paris a reçu le soutien de la Pologne et l'Italie mais reste bien isolé à Bruxelles, d'autant que les cours ont remonté considérablement depuis début février, la poudre de lait prenant jusqu'à 500 euros la tonne, à 2.350 euros, grâce à une production en baisse en début d'année en Europe, une sécheresse en Nouvelle-Zélande et le repli de l'euro qui favorise les exportations de produits laitiers européens, selon un économiste à l'Atla, Association française de la transformation laitière.