Yémen : La situation inquiétante au Yémen va s'imposer lors du Sommet arabe

Publié par DK News le 27-03-2015, 17h15 | 20

La crise au Yémen où la situation connaît des développements et évolutions graves suite à une intervention militaire conduite par l'Arabie saoudite jeudi, va s'imposer lors la 26e session du Conseil de la Ligue arabe au niveau du sommet samedi et dimanche prochains à Charm el Cheikh.

Les ministres des Affaires étrangères arabes étaient dores et déjà réunis dans la journée à Charm el Cheikh (Egypte) en prélude à ce rendez-vous important et pour préparer l'ordre du jour du sommet.

Les travaux du Sommet seront essentiellement dominés par la situation au Yémen qui a atteint un stade trés inquiétant suite à l'intervention militaire conduite par l'Arabie saoudite contre la milice des Houthie, en plus des derniers développements de la cause palestinienne, des situations en Libye et en Syrie et de l'examen des moyens susceptibles de faire face aux menaces et défis sécuritaires qui se posent à la région arabe.

Après plusieurs appels à l'aide émanant du camp du président yéménite Abd Rebbo Mansour Hadi, affaibli ces derniers jours par une vaste offensive de la milice houthie soutenue par une partie de l'armée, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) conduit par l'Arabie saoudite a lancé tôt jeudi une intervention militaire au Yémen.

L'opération baptisée «Tempête décisive» a été déclenchée par des frappes sur différentes positions des rebelles houthis, qui contrôlent déjà plusieurs villes du pays dont la capitale et se sont approchés ces derniers jours d'Aden, la grande ville du sud où s'est réfugié le chef de l'Etat yéménite.

La communauté internationale divisée

Ainsi, l'Arabie Saoudite a mobilisé 150.000 militaires et dix avions de combat alors que les Emirats Arabes Unis ont engagé 30 avions de combat, Bahreïn et Koweït 15 appareils chacun et le Qatar 10, a indiqué la chaîne de télévision satéllitaire Al-Arabiya.

Hormis ces pays du Golfe, voisins du Yémen, cette opération militaire mobilise d'autres pays comme l'Egypte, la Jordanie, le Soudan et le Pakistan qui ont confirmé officiellement leur participation.
Les Etats-Unis, alliés du président yéménite, ont annoncé fournir un soutien en logistique et en renseignement à cette coalition. «Le président (Barack) Obama a autorisé la fourniture d'un soutien en logistique et en renseignement aux opérations militaires menées par le CCG», a indiqué la Maison Blanche.

Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a lui exprimé jeudi le «soutien total» de l'organisation à l'intervention militaire conduite par l'Arabie saoudite pour aider le président du Yémen à faire face à l'avancée des Houthis.

Cependant l'intervention militaire saoudienne au Yémen ne semble pas plaire à tout le monde. L'Iran a vivement critiqué l'intervention en la qualifiant de «démarche dangereuse (...) violant les responsabilités internationales et la souveraineté nationale». Selon Téhéran, l'action militaire va «encore plus compliquer la situation».

L'Union européenne, quant à elle, s'est inquiétée des «risques de graves conséquences régionales», en se disant «convaincue que l'action militaire n'est pas une solution». «Les derniers évènements au Yémen ont considérablement aggravé une situation déjà fragile dans le pays, et risquent d'avoir de graves conséquences régionales», a affirmé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, soulignant sa conviction que «l'action militaire n'est pas une solution».

L'UE a appelé «tous les acteurs régionaux» à «agir de manière responsable et constructive, afin de créer de façon urgente les conditions pour un retour aux négociations».La Russie, qui a exprimé sa «profonde préoccupation», a affirmé son soutien à la souveraineté du Yémen et à son intégrité territoriale, tout en soulignant la solution à la crise dans ce pays ne peut être que pacifique, dans le cadre d'un dialogue impliquant toute les parties yéménites.

La Chine a également exprimé ses préoccupations quant à la détérioration de la situation au Yémen, appelant toutes les parties impliquées à résoudre la crise et leurs différends par le dialogue.
«La Chine espère que toutes les parties concernées résoudront la crise par le dialogue politique en accord avec les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Yémen, l'Initiative du Conseil de coopération du Golfe, les résultats de la Conférence de dialogue national et l'Accord de paix et de partenariat national, afin de restaurer la stabilité et l'ordre normal du pays le plus tôt possible», a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hua Chunying.

Par la voix du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, l'Algérie «confirme que le retour à la stabilité et à la sécurité au Yémen, ne sera possible qu'à travers l'engagement de mettre en £uvre les références fondamentales pour le processus politique constituées par l'attachement aux conclusions du dialogue national, l'Accord pour la paix et le partenariat et l'initiative des pays arabes du Golfe».

L'Algérie à également exhorté «tous les acteurs dans la situation actuelle du Yémen à se conformer à la volonté du peuple yéménite, en respectant la légitimité institutionnelle au Yémen et la légalité internationale, de même qu'elle renouvelle son engagement et son attachement au respect des exigences de la sécurité collective arabe avec toutes ses composantes et ses aspects fondamentaux qui demeurent nécessairement soumis à la souveraineté de chaque pays arabe», a indique le ministre lors de la réunion ministérielle arabe.