Le Directeur de la caisse de compensation libyenne, Jamal Chibani, a affirmé que son pays était sur le point de vivre une crise alimentaire, en raison de l'épuisement des stocks des produits de base subventionnés, à l'exception de celui de la farine.
«Les stocks des produits alimentaires subventionnés par l'Etat, tels le concentré de tomates, le riz, l'huile, commencent à tarir. Et aucun nouveau contrat d'importation de ces produits n'a été enregistré à l'heure actuelle», a précisé M. Chibani, cité par l'agence Anadolu, jeudi. «On se contente de distribuer ce qui est disponible dans les réserves du pays», a ajouté le responsable.
Il a affirmé, en outre, que «le gouvernement libyen provisoire avait décidé en août dernier, de lever les subventions sur trois produits de base à la fin de 2014, puis de supprimer définitivement les subventions de tous les produits au cours du premier trimestre de 2015». M. Chibani a noté que «la plupart des boulangeries de Tripoli ont doublé le prix du pain, en raison de la pénurie de farine importée».
Selon une étude publiée par la Banque Mondiale en mai dernier, la suppression totale de la subvention des biens alimentaires ou de carburant, provoquera une hausse du taux de pauvreté estimée actuellement entre 16,6% et 21,7% de la population du pays.
Livrée aux milices, depuis la chute de l'ancien dirigeant Mouammar El-Gueddafi en 2011 après huit mois de révolte, la Libye est plongée dans le chaos où deux autorités se disputent le pouvoir: un gouvernement et un Parlement reconnus internationalement siégeant dans l'est du pays à Tobrouk, et un gouvernement et un Parlement parallèles installés à Tripoli après la prise de cette dernière en août par la coalition de milices de Fajr Libya.