Le Colonel Amirouche, un stratège et un organisateur de maquis hors-pair

Publié par DK News le 29-03-2015, 18h45 | 540

Le colonel Amirouche (1926-1959), chef de la wilaya III historique, était un stratège et un organisateur de maquis hors-pair, ont indiqué, dimanche à Tizi Ouzou, deux de ses ex-compagnons lors de la guerre de Libération nationale, Laïchour Slimane et Sedki Mohamed.

Intervenant dans le cadre de la semaine de la mémoire en hommage au colonel Amirouche Aït Hamouda, organisée par la direction locale des moudjahidine et le musée du Moudjahid, dont les locaux abritent cette rencontre, ces deux anciens maquisards de l’Armée de libération nationale (ALN) ont souligné que ce chef historique jouissait d’une notoriété à l’échelle nationale et pas uniquement dans la wilaya III historique qu’il commandait, ce qui lui permettait d’intervenir au niveau des maquis à l’échelle nationale.

«Chaque fois qu’il y avait un conflit dans les maquis, c’était lui qui se rendait dans les wilayas concernées pour les régler afin de préserver et assurer la continuité de la lutte armée contre le colonialisme français», ont-t-il souligné, citant pour exemple la réorganisation des maquis de la wilaya I historique après la mort de Mustapha Benboulaïd.

La sécurisation du Congrès de la Soummam (20 août 1956), par Amirouche «tenu au nez et à la barbe de l’ennemi», a dévoilé les talents de chef de guerre et de stratège de celui au terme de cette rencontre historique fut promu colonel de la wilaya III historique.

Ses talents de chef s’exprimèrent aussi dans sa détermination à aller à la rencontre des moudjahidine, dans leur maquis. «Il tenait à connaître tous les coins et recoins de la région qui était sous son commandement. Il parlait à la population et aux maquisards avec sincérité et vérité ce qui a permis l’installation d’un climat de confiance entre les uns et les autres», a souligné Laïchour Slimane.

«Pour stimuler les chefs de zones au combat, le colonel Amirouche créa une sorte de compétition», a souligné M. Laïchour, expliquant qu’à la première réunion interwilayas qu’il a tenue avec ces derniers au PC de Bounaâmane à Azeffoun (Tizi Ouzou), il leur avait demandé de ne pas faire figurer sur leurs rapports d’actions armées les opérations qui ne sont pas soldées par la récupération d’armes.

«Ces chefs de zones bousculèrent, alors, à leur tour leurs lieutenants afin de pouvoir présenter à la prochaine réunion un rapport conséquent devant Amirouche et leur compagnons de guerre. C’était une stratégie subtile qui a créé une compétition féconde, pour la guerre de libération nationale», a-t-il ajouté, à cet effet.

Abordant l’affaire de la Bleuite «un  virus qui avait dangereusement ébranlé le cœur de l’ALN, voire même les fondations de la Révolution», les deux conférenciers ont précisé que le colonel Amirouche avait réagi avec beaucoup d’intelligence, en chef de guerre vigilant, ce qui lui a permis de vaincre cette «ruse de guerre», de l’armée coloniale française.

Cette semaine de la mémoire se poursuivra jusqu’à jeudi prochain avec des communications, de témoignages et des tables rondes qui seront animées par des historiens et des anciens maquisards.
Il est également prévu des sorties dans des sites historiques dont le village d’Ighil Imoula, où fut ronéotypée la Proclamation du 1er Novembre 1954, l’ancien centre de torture de Tigzirt, et à Tassaft Ouguemoune, village natal du colonel Amirouche.