Le service audiovisuel français revient aux devants de l’actualité à la faveur d’un mouvement de grève qui perturbe les services de radio France depuis deux semaines, avec comme principal souci les problèmes de financement.
Beaucoup de facteurs ont contribué à cette contestation qui était dans l’air au sein des travailleurs de la radio française depuis que le gouvernement a entrepris d’imposer des coupes budgétaires.
Pour le site du quotidien lemonde.fr, «Radio France, qui prévoit un déficit de 21,3 millions d'euros cette année, doit économiser 50 millions d'euros d'ici à 2019, avait expliqué en début d'année son président, Mathieu Gallet», expliquant ainsi l’origine de ce «mouvement de grève illimité porté par cinq syndicats – la Confédération française démocratique du travail, la Confédération générale du travail, le Syndicat national Force ouvrière de la radio et de la télévision, l'Union syndicale Solidaires, l'Union nationale des syndicats autonomes.
«De son côté, la Cour des comptes a également ajouté de l’eau au moulin des contestataires», en soulignant, dans un récent rapport, un «développement peu ordonné et dispendieux» des antennes de Radio France «depuis dix ans», rapporte lemonde.fr.
Comme à ses habitudes, l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné y est lui aussi allé de sa petite contribution en révélant les frasques financières du patron de Radio France, Mathieu Gallet.
Après l’avoir «accablé» une première fois sur ses dépenses excessives de rénovation de mobilier de son bureau, estimées à 70 000 euros, le journal satirique est revenu sur le contrat «exorbitant», de l’ordre de 90 000 euros par an, signé avec un conseiller en communication, pour travailler l’image du responsable de Radio France.
Les travailleurs ont décidé de reconduire leur mouvement alors que le gouvernement tente par tous les moyens de sortir de l’impasse en faisant notamment pression sur la directeur de la radio pour présenter un plan de sauvetage, en précisant «l’ensemble du plan stratégique» comme le lui demande la ministre de la Culture.
L’affaire n’a pas échappé aux joutes politiques, avec un échange d’accusations entre l’UMP qui dit ne pas voir de stratégie du gouvernement sur ce dossier, et ce dernier qui fait répondre que ce «rapport de la Cour des comptes est un réquisitoire accablant sur la gestion de Radio France quand vous étiez aux responsabilités pendant dix ans», lit-on sur le site lemonde.fr.
Pour les syndicats braqués contre les mesures d’austérité du gouvernement, le point de fixation demeure cette politique de restriction budgétaire du gouvernement qui a «amputé les budgets de Radio France de 87,5 millions d'euros par rapport à ses engagements, depuis 2011», souligne le même site.
Le Syndicat national des journalistes a décidé de ne pas se joindre à ce mouvement du fait qu’il ne porte pas de revendication salariale; sa déléguée nationale Valeria Emanuelle n’en pense pas moins que ce mouvement «agrège une somme de revendications qui, au final, témoignent surtout d’une énorme inquiétude. Et plus les jours passent, plus les gens sont inquiets».