Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déploré samedi la suspension d'une réunion préparatoire pour le dialogue inter-soudanais qui devait avoir lieu à Addis Abeba en Ethiopie.
«L'instauration d'un dialogue pleinement inclusif, libre et transparent est nécessaire pour remédier aux causes profondes des crises récurrentes au Soudan», a déclaré le secrétaire général des Nation unies dans un communiqué.
«Cet echec résulte de la décision du Congrès national (Ndlr: parti au pouvoir) et de ses alliés de ne pas participer à la réunion», a-t-il souligné.Le secrétaire général a par ailleurs estimé que «cette réunion de préparation au dialogue aurait été une étape importante pour remédier aux causes profondes des crises récurrentes au Soudan et parvenir à une paix durable», a-t-il précisé.
Mercredi, le groupe de mise en oeuvre de haut niveau de l'Union africaine (AUHIP) a annonçait qu'il suspendait jusqu'à nouvel ordre la réunion de préparation au dialogue prévue dans la capitale éthiopienne ce week-end à la suite du refus du gouvernement et des partis politiques qui le soutiennent de prendre part à la rencontre.
L'AUHIP, dirigé par l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki, avait invité les partis politique et les rebelles à prendre part à un dialogue national initié par le président soudanais Omar Hassan Omar El-Béchir en janvier dernier.Au cours des 25 années du mandat du président soudanais, plusieurs conflits majeurs ont tourmenté la population et déstabilisé diverses régions du pays.
De violents affrontements entre des groupes de rebelles armés et les forces gouvernementales ont déplacé de force des milliers de personnes à travers le pays, en particulier au Darfour, au Kordofan du Sud et dans les Etats du Nil bleu, entraînant des crises humanitaires, selon les témoignages rapportés par les médias et les agences d'aide internationales.
Khartoum combat le secteur nord du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) dans le Darfour depuis 2003 et dans le Kordofan du Sud et les régions du Nil bleu depuis 2011.Neufs cycles de négociations entre le gouvernement et le secteur nord du SPLM n'ont pas permis d'aboutir à un accord pacifique. En janvier 2014, le Président El-Béchir avait initié un dialogue national inclusif auquel les principaux partis d'opposition, dont le parti Oumma et les mouvements armés, ont refusé d'y prendre part.