Syrie: Les négociations de paix piétinent, l'UE veut débloquer les avoirs gelés pour détruire l'arsenal chimique

Publié par DK News le 12-02-2014, 17h14 | 35

La deuxième session de pourparlers de paix syriens se poursuivaient mercredi à Genève sous la houlette du représentant spécial conjoint Lakhdar Brahimi, après deux jours d'impasse, alors que l'UE examinait la possibilité de débloquer les avoirs gelés de Damas pour financer la destruction de ses armes chimiques.

Pour le troisième jour consécutif, les délégations gouvernementale et de l'opposition syriennes se sont retrouvées mercredi pour une nouvelle réunion autour du médiateur des Nations Unies et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, qui s'est montré peu optimiste, évoquant «un début difficile» et «très peu de progrès.
«Nous n'accomplissons pas beaucoup de progrès», a déclaré M. Brahimi à la presse.»

Nous ferons de notre mieux pour faire décoller ce processus», a ajouté le diplomate algérien. Les représentants du gouvernement syrien veulent mettre en avant la lutte contre le terrorisme pour les discussions de Genève alors que la délégation de l'opposition s'accroche quant à elle à une une transition politique en Syrie», ce que rejette Damas. Le ministre syrien de la Réconciliation nationale Ali Haidar a jugé que les négociations étaient «vouées à l'échec en l'état actuel des choses», et préconisé la mise en place d'«un processus politique interne sans lien avec l'étranger».

L'opposition syrienne a averti, de son côté, qu'elle ne participerait pas à une troisième session «si aucun progrès n'était réalisé», selon son porte-parole, Louay Safi.
Côté gouvernemental, on affirme ne pas vouloir renoncer.La Syrie va rester à cette conférence», a assuré le vice-ministre des Affaires étrangères, Faysal Mokdad. Face au désaccord absolu entre opposition et gouvernement sur l'agenda de leurs discussions, M. Brahimi avait souhaité une plus grande implication internationale pour obliger les deux délégations à avancer dans le dialogue.

Les ambassadeurs des 15 pays du Conseil de sécurité ont eu mardi un premier échange de vues informel autour d'un projet de résolution occidental et arabe sur la situation humanitaire en Syrie auquel la Russie s'oppose fermement qualifiant ce texte d'«absolument inacceptable» et déploré notamment qu'il contienne «un ultimatum» adressé à Damas.

Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Union européenne examinent la possibilité de débloquer les avoirs gelés de la Syrie pour financer la destruction de ses armes chimiques, selon la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
La décision européenne a été aussitôt dénoncée par Damas qui, par la voix du minsitère des Affaires étrangères l'a qualifié d'«illégal» et allant à l'encontre du «droit international et de la charte des Nations Unies».
En septembre dernier, l'OIAC a adopté un plan de destruction de l'arsenal chimique de la Syrie. Aux termes de ce document, les substances chimiques les plus dangereuses devaient quitter le pays avant le 31 décembre pour être détruites en haute mer. 

Reprise des opérations d'aide et d'évacuation des civils à Homs

Les opérations d'acheminement d'aide humanitaire et d'évacuation de civils ont pu reprendre mercredi à Homs. L'ONU a annoncé mardi que plus de 1.150 personnes avaient été évacuées de cette ville syrienne au cours des quatre derniers jours, grâce à une trêve humanitaire. Les équipes humanitaires ont également pu livrer de l'aide alimentaire pour 2.500 personnes qui restent dans la vieille ville de Homs, a précisé l'ONU. La trêve humanitaire a commencé vendredi dernier pour une période de trois jours. 

Lundi, cette trêve a été prolongée de trois jours supplémentaires mais cette opération d'évacuation a été suspendue pour la journée de mardi pour des raisons techniques et devra reprendre mercredi.
Après une suspension mardi de l'opération pour des problèmes «logistiques», le gouverneur de Homs Talal Barazi a annoncé que de la nourriture a pu entrer mercredi ajoutant que «les véhicules qui ont livré cette assistance devaient évacuer un groupe de civils dont 20 chrétiens du quartier Bustan al-Diwan».

Au moins 500 enfants figurent parmi les civils évacués, selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) qui estimait à plus de 1.000 le nombre d'enfants coincés à Homs avant le début de l'opération. Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, a rendu hommage pour sa part «à l'immense courage dont font preuve les volontaires du Croissant-Rouge arabe syrien et le personnel des Nations Unies ayant participé à cet effort.

Ces opérations humanitaires ont été rendues possibles grâce à un cessez-le-feu entré en vigueur vendredi et étendu jusqu'à mercredi. Il a cependant été violé à plusieurs reprises.