L'ajustement du marché pétrolier : Le rééquilibrage pourrait tarder selon l’AIE

Publié par DK News le 15-04-2015, 17h43 | 34

L'ajustement du marché pétrolier pourrait prendre plus de temps que prévu, a estimé mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE), les facteurs de soutien de la demande risquant de s'essouffler et l'accord sur le nucléaire iranien laissant présager une hausse de la production.

Dans son rapport mensuel d'avril sur le pétrole, l'AIE a légèrement relevé sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2015 et estimé que la production des pays hors Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devrait croître moins vite.

«Le rééquilibrage du marché pourrait n'en être qu'à ses débuts», estime cependant l'organisation, avertissant que le rétablissement de l'équilibre entre l'offre et la demande pétrolières pourrait prendre plus de temps que prévu.

La consommation de pétrole dans le monde devrait augmenter de 1,1 million de barils par jour (mb/j) cette année pour atteindre environ 93,6 millions de mb/j, portée par «des températures froides au premier trimestre et un environnement économique en nette amélioration», prévoit l'AIE.

Le mois précédent, l'organisation avait dit tabler sur une croissance de 990 000 barils par jour, à 93,5 mb/j. «Des poches inattendues de forte demande ont émergé», observe-t-elle.

Mais, plus qu'une réponse au faible niveau des prix du pétrole, le rebond de la demande pourrait être lié à des achats d'opportunité ou à des fins de stockage, et pourrait donc «s'avérer de courte durée».
La production mondiale de pétrole a ainsi atteint 95,2 mb/j au mois de mars, dont 57,7 mb/j pour les pays non-membres de l'Opep.

L'AIE a toutefois revu en baisse sa prévision de la production des pays non-Opep en 2015, du fait des perspectives moins positives pour la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis et de sable bitumineux au Canada, ainsi qu'en raison du conflit au Yémen qui a divisé par deux la production du pays.

Elle prévoit désormais que la production dans cette zone croîtra de 630.000 barils par jour, contre une hausse de 750 000 estimée le mois dernier, et de 800 000 en février, à 57,4 mb/j. L'Opep a de son côté un plafond officiel de production de 30 mb/j.

Mais, suite à l'accord-cadre sur le nucléaire iranien signé le 2 avril, «une augmentation des exportations iraniennes est devenue une réelle possibilité» et «pourrait déjà avoir encouragé d'autres producteurs à relever leur offre pour prendre des positions sur le marché, dans la perspective d'un retour de l'Iran».

Autant de facteurs qui «pourraient remettre en question les estimations précédentes d'un ajustement de l'offre et de la demande sur le marché à partir du milieu de l'année», souligne l'AIE.