UE - Lobbying : Les gouvernements et les institutions de l'UE minés par les lobbies

Publié par DK News le 15-04-2015, 17h48 | 33

Les gouvernements et les institutions de l'Union européenne sont minés par les lobbies acharnés à influencer les propositions de loi, a estimé mercredi l'organisation Transparency International, soulignant que ces lobbies constituent un des principaux risques de corruption pour l'Europe.

"A ce jour, aucun pays et aucune institution de l'UE ne s'est doté d'un cadre satisfaisant en matière de traçabilité de la décision publique, d'intégrité des échanges et d'équité d'accès aux processus de décision publique", déplore l'organisation dans un rapport.

"Les pratiques opaques de lobbying constituent un des principaux risques de corruption pour l'Europe", ajoute-t-elle. Les 19 pays évalués sur 28 obtiennent une moyenne de 31 sur 100 et le Conseil européen, qui représente les Etats membres, obtient 19, juste devant la Hongrie et Chypre à 14.

L'Italie est notée 20, l'Allemagne 23, la France 27 et le Royaume-Uni 44, selon l'organisation.
La Commission européenne, quant à elle, a obtenu une note de 53, loin devant le Parlement européen à 37.

Transparency International, inscrite depuis 2008 au registre de transparence créé par la Commission, s'est donnée pour mission de pourfendre la corruption.

"Le lobbying n'est pas mauvais en soi quand il permet aux groupes d'intérêts de défendre leurs vues face à des décisions qui peuvent les affecter", reconnaît l'organisation. Le problème est que dans l'Union européenne, "la pratique du lobbying est largement associée au secret et à l'octroi de privilèges injustifiés", déplore-t-elle.

"Les multiples scandales qui ont secoué l'Europe montrent que, sans règles claires et contraignantes, un petit nombre d'acteurs, notamment ceux disposant de davantage d'argent et de relations, peuvent prédominer dans la prise de décision publique, de l'infléchissement de décisions individuelles à, dans le pire des cas, une large captation de l'Etat et des institutions", ajoute le rapport.

Transparency International plaide pour une définition large du lobbying et réclame l'obligation pour les lobbyistes de s'inscrire dans un registre dans lequel ils fourniront des informations détaillées sur les clients représentés, leurs contacts, les sujets abordés et les ressources consacrées à leurs activités.

Selon la source, sur les 19 pays évalués, sept (Autriche, France, Irlande, Lituanie, Pologne, Royaume-Uni et Slovénie) disposent de lois ou de réglementations visant spécifiquement les activités de lobbying. Mais ces dispositions sont "imparfaites ou inadaptées en raison d'une mise en oeuvre insuffisante et d'une application lacunaire".