La poésie populaire a historicisé les insurrections populaires et la glorieuse Révolution

Publié par DK News le 16-04-2015, 16h26 | 26

La poésie populaire a été la première à «transcrire» l’histoire des insurrections populaires et de la glorieuse Révolution contre l’occupation, ont soutenu des chercheurs lors des travaux du 2ème séminaire national sur la Révolution et la poésie populaire, ouvert mercredi à Batna.

Un nombre important de textes poétiques de type «Melhoun» relatant des batailles livrées contre les forces d’occupation ou des massacres perpétrés sur des populations civiles par la soldatesque coloniale sont «heureusement» conservés dans des manuscrits rangés dans les bibliothèques de plusieurs zaouïas, ont souligné des intervenants au cours de cette rencontre de deux jours.

La poésie populaire a évoqué avec force détails l’occupation espagnole des villes d’Oran et de Mostaganem. Le poète Ali Ben Chergui El-Feliachi a brossé un tableau imagé de la bravoure des populations locales au cours de la révolte des Zaâtcha, a souligné l'universitaire de Batna Tarek Thabet, relevant qu'en dépit de cette «importance historique», cette poésie «n’a pas bénéficié de tout l’intérêt qu’elle mérite».

L'universitaire de Laghouat Bouleriah Othmani a mis l’accent sur «l’esthétique» et «la profusion de détails» dans la poésie populaire, citant l’exemple du poème du moudjahid Brahimi Benchroura sur la bataille de Toumiat, sur le mont Thamer, dans la région de Boussaâda (M’sila).

Pour Abdeslam Dif, président du laboratoire du patrimoine intellectuel et littéraire en Algérie, et doyen de la faculté des lettres de l’université de Batna, la poésie populaire est désormais un module enseigné à l’université et la mission du laboratoire qu’il dirige consiste à inventorier cette poésie pour la préserver pour la postérité.

Des récitals poétiques du genre «Melhoun ont été déclamés à cette occasion par plusieurs poètes dont Abdelhafid Abdelghafar de M’sila et Abdallah El Barmaki d’Adrar, qui ont considéré que l’édition de cette poésie sur des supports sonores est un moyen de la préserver de l’oubli.