Nucléaire iranien : discussions sans résultat entre Téhéran et l'AIEA

Publié par DK News le 16-04-2015, 17h18 | 18

L'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'ont toujours pas résolu les questions en suspens concernant une possible dimension militaire du programme nucléaire de Téhéran dans le passé, a indiqué mercredi un responsable nucléaire à l'issue d'une visite à Téhéran d'inspecteurs de l'agence onusienne.

L'AIEA demande depuis 2011 à Téhéran de répondre à des allégations précises selon lesquelles l'Iran a réalisé des recherches et des travaux concrets, avant 2003, pour se doter de la bombe atomique. Le directeur général de l'Agence, Yukiya Amano, a régulièrement déploré un manque de coopération de Téhéran sur ce dossier.

L'Iran, qui a toujours nié chercher à fabriquer des armes nucléaires et conteste la véracité des documents sur lesquels s'appuie l'AIEA, a accepté en novembre 2013 de répondre à plusieurs questions posées par l'agence onusienne. Seuls deux questions restent sans réponse, qui concernent le développement de «détonateurs à fil à exploser» et des études de «calcul et de modélisation» faites sur le transport de neutrons.

«Nous avons discuté de certaines solutions pour résoudre les deux questions en suspens et il a été conclu de terminer les discussions lors de la prochaine réunion», a déclaré l'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Reza Najafi, cité par l'agence Isna.

«Nous espérons passer cette étape lors de la prochaine session», a-t-il ajouté, à l'issue d'une visite d'une journée du chef des inspecteurs de l'Agence, Tero Varjoranta, et de ses experts. La date et le lieu de cette prochaine session n'ont pas été fixés, a dit M. Najafi. «Nous aurons une autre réunion à Téhéran si nous trouvons du temps avant la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs» de l'AIEA, prévue début juin à Vienne.

Or, selon des diplomates occidentaux, l'apurement de ce volet est indispensable pour parvenir à un accord nucléaire définitif avec les grandes puissances du groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne).

Cet accord, qui doit être finalisé d'ici à la date butoir du 30 juin, porte sur une réduction draconienne des capacités nucléaires iraniennes en échange d'une levée des sanctions internationales.


La négociation reprendra la semaine prochaine

Les négociations internationales en vue d'un accord sur le nucléaire iranien doivent reprendre «la semaine prochaine», a déclaré mercredi le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier.

«Les négociations sur un document final vont déjà reprendre la semaine prochaine et nous nous réunirons certainement de nouveau, plus tard en juin, au niveau des ministres des Affaires étrangères», a déclaré M. Steinmeier.

Il a jugé positif un accord trouvé mardi à Washington pour associer les parlementaires américains au dossier, mais qui ne semble ne pas remettre en cause le pouvoir de négociation du président Barack Obama.

«C'est une bonne chose, car cela préserve les chances que l'accord cadre annoncé à Lausanne soit en effet transformé en accord final», a-t-il encore dit lors d'une réunion avec ses homologues du G7 à Lübeck, dans le nord de l'Allemagne.

Téhéran avait annoncé mardi que les discussions sur la rédaction des détails techniques d'un accord global, qui doit être conclu d'ici la fin juin, devaient reprendre le 21 avril.

Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, présent pour quelques heures à Lübeck, s'était dit «confiant» mercredi matin sur la capacité de Barack Obama à conclure un accord sur ce dossier. «Hier, un compromis a été trouvé à Washington au sujet du rôle du Congrès.

Nous sommes confiants sur la capacité du président à négocier un accord, et de le faire avec la capacité de rendre le monde plus sûr», avait-il déclaré à la presse. Un accord-cadre a été conclu le 2 avril en Suisse, entre Téhéran et le groupe de pays 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne).