Le ministre des Moudjahidine et le secrétaire d'Etat français chargé des Anciens combattants à Sétif - Moment de recueillement à la mémoire des victimes du 8-Mai-1945 : Un geste hautement symbolique

Publié par Azzedine Tiouri. le 19-04-2015, 18h32 | 166

«J'accomplis aujourd'hui un geste fort, en direction de nos amis algériens, en me rendant à Sétif. Je dis la reconnaissance par la France des souffrances endurées et rend hommage aux victimes algériennes et européennes, de Sétif, Guelma et Kherrata et j'invite Français et Algériens, au nom de la mémoire partagée par nos deux pays qui fondent notre amitié, à continuer d'avancer ensemble vers ce qui les réunit», c'était là le texte laissé par le secrétaire d'Etat, auprès du ministre français de la Défense, chargé des Anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, sur le livre d'or à l'issue de sa visite au Musée public national de Sétif.

L'hôte de la capitale des Hauts-Plateaux, accompagné d'une forte délégation,  comprenant entres autres l'ambassadeur de France en Algérie et le consul français à Annaba, a été accueilli à l'aéroport du 8 Mai 1945 de Sétif, par le ministre des Moudjahidine, M. Tayeb Zitouni, le wali, M. Mohamed Bouderbali, le président de l'APW, M. Fateh Kerouani, ainsi que toutes les autorités civiles et militaires de la wilaya.

La délégation ministérielle s'est dirigée par la suite vers le mausolée du premier martyr de cette sanglante journée, le jeune scout Saâl Bouzid, pour y déposer une gerbe de fleurs et observer un moment de recueillement en hommage à toutes les victimes des massacres du mardi 8-Mai-1945 de la ville et d'autres régions du pays.

C'était un moment plein d'émotion et de recueillement, hautement symbolique, qui a fait revivre la mémoire des Sétifiens en cette journée historique, à la fois dramatique et douloureuse jonchée de souvenirs sanglants. 

De là, le membre du gouvernement français et la délégation qui l'accompagne, ont été invités à faire le parcours à pied afin de s'abreuver de l'eau de la célèbre et mythique fontaine d'Aïn El Fouara datant du début du siècle dernier, avant de visiter le mur datant de l'ère byzantine et qui servait de protection aussi sur une grande partie à la triste citadelle coloniale érigée en plein centre-ville de Sétif.

Aujourd'hui, elle a été transformée en partie en un important parc d'attractions et de loisirs. Au Musée public national, M. Todeschini, toujours accompagné du ministre des Moudjahidine et des autorités de la ville, a pris connaissance des différentes périodes historiques et civilisationnelles et découvrir un pan de l'histoire du pays et de Sétif tout au long des siècles en parcourant sous les explications détaillées d'une guide, les cinq salles d'exposition composées d'anciens objets archéologiques datant de la préhistoire, byzantino-romaine, islamique, celle de la numismatique de différentes époques, ainsi que la grande mosaïque, la principale de Bacchus, unique au monde par sa technicité d'exécution et sa représentation, découverte lors des fouilles en 1965, en face de l'actuel centre hospitalo universitaire de Sétif.

A titre de rappel, Sétif a la plus ancienne station en préhistoire située à Aïn Lahnèche qui remonte à plus de 2,6 millions d'années. Les visiteurs sont repartis émerveillés de tout ce qu'ils ont vu à Sétif.  

Il est à rappeler que l'ex-ambassadeur de France en Algérie, Hubert Collins de Verdillère, s'était déjà recueilli devant la même stèle et avait qualifié les massacres du 8-Mai-1945 de tragédies.

A la question de savoir aujourd'hui, à la veille de la commémoration de cette sanglante journée, quelle signification donnerait-on à cette visite, le secrétaire d'Etat français, chargé des Anciens combattants déclare :

«Il ne faut pas se limiter uniquement aux propos de nos ambassadeurs qui sont venus à Sétif, ce qui est le plus important, ce sont les déclarations  du président de la République François Hollande, et aujourd'hui je joins le geste à la parole par ma présence à Sétif».