Les jeunes et la délinquance : Thème d’un séminaire organisé par des spécialistes à Aïn Defla

Publié par DK News le 21-04-2015, 18h39 | 35

Les participants à un séminaire national sur «Les jeunes et la délinquance» ont mis l'accent, lundi à l’université Djillali Bounaâma de Khémis Miliana (Aïn Defla), sur la nécessité de faire preuve d’anticipation en luttant contre les facteurs incitant à la délinquance.

La société algérienne a connu, à l’instar de nombreuses sociétés à l’échelle mondiale, des transformations socio-économiques qui ont «influé sur sa stabilité et lui ont fait perdre un certain nombre de paramètres et de repères», ont relevé les participants au séminaire, initié par la faculté des sciences sociales et humaines de l'université.

Outre la criminalité, cet état de fait a, selon eux, été à l’origine d’apparition de cas «pathologiques» liés essentiellement à la révolte des jeunes, à l’immigration clandestine, à la violence et à la consommation de la drogue à grande échelle.

Au cours de son intervention, l'universitaire d’Alger 2 Khélaïfia Mohamed a indiqué que «le fait de parler de déviation suppose que la société a mis en place un seuil qui ne peut être dépassé», appelant à la nécessité de déterminer ce seuil.

Il a observé que les pédagogues sont unanimes à dire que les cinq (5) premières années de la vie de l’enfant doivent être mises à profit pour lui inculquer les rudiments de la conduite à tenir.

Il a estimé que la délinquance ne doit pas être combattue sous un seul angle, relevant, dans ce cadre, le rôle susceptible d’être joué par la famille, l’école et la mosquée.

Le représentant de la Direction de la jeunesse et des sports (DJS) de la wilaya de Aïn Defla, Belaïd Mohamed s’est, pour sa part, attardé sur certains facteurs qui exacerbent le phénomène de la délinquance, notamment chez les jeunes.

L’échec scolaire, le problème du logement, l’absence d’aires de dialogue, la pauvreté et la récession économique constituent, selon lui, autant de causes concourant à amplifier la délinquance.

Relevant que l’organisation de ce séminaire traduit l’importance accordée par l’université de Khémis Miliana aux jeunes et, par ricochet, les efforts déployés par l’Etat en direction de cette frange, le doyen de la faculté des sciences humaines de l’université, également président du séminaire, a indiqué que la délinquance a été exacerbée par le développement des technologies de communication.

«A la faveur de ce développement, les jeunes trouvent un terrain fertile (et propice) susceptible de leur permettre de mettre en pratique bien d’aspects qui n’ont rien à voir avec la criminalité dite «traditionnelle», a-t-il soutenu.

Il a précisé que l’objectif de la rencontre est de mettre en évidence le caractère «dangereux» de ces pratiques et de «disséquer» toutes les manifestations induites, notamment par le développement fulgurant des moyens modernes de communication.

Pour la présidente de la commission scientifique du séminaire, Benabdellah Ghania, la délinquance est un concept plus vaste que la criminalité et l’extrémisme dans la mesure où il l’englobe. Selon elle, le fait que les jeunes basculent dans la délinquance résulte de leur «marginalisation» et du souci de rechercher leur identité et leur appartenance sociale.

Mme Benabdellah, comme bon nombre des intervenants l'ayant précédée durant le séminaire, a préconisé d'attaquer «le mal à la racine», en «luttant contre les problèmes qui mènent à la délinquance, et non pas de chercher des solutions au mal, une fois qu'il est fait.»

Divers axes ont été abordés au cours de ce séminaire de deux jours à l’image des formes et des manifestations de la violence chez les jeunes, des facteurs psychologiques, sociaux et économiques de la délinquance juvénile, de la réaction de la société envers ce phénomène, ainsi que du rôle des structures sociales.