Thaïlande : Les manifestants déterminés à poursuivre leur lutte contre le gouvernement

Publié par DK News le 15-02-2014, 18h12 | 21

Les manifestants antigouvernement en Thaïlande ont affiché samedi leur détermination à poursuivre leur lutte, alors que la police se préparait à dégager un autre de leurs sites au lendemain d'une opération pour reprendre le siège du gouvernement. Le gouvernement de la Première ministre Yingluck Shinawatra tente depuis vendredi de reprendre des bâtiments officiels clé après plus de trois mois d'un mouvement réclamant sa démission.

Quelque 1.200 policiers vont essayer samedi de reprendre le complexe gouvernemental occupé de Chaeng Wattana dans le nord de Bangkok, a déclaré à le chef du conseil de sécurité nationale Paradorn Pattanatabut. «Nous allons nous concentrer sur les négociations», a-t-il ajouté. «Je ne sais pas si cela sera un succès ou non». Selon lui, une centaine de manifestants seulement sont présents sur le site.
Un assistant du moine bouddhiste Luang Pu Buddha Issara, en charge de ce campement, a assuré que les militants, bien plus nombreux selon les organisateurs, «n'abandonneront pas» les lieux.

Vendredi, la police antiémeute n'avait rencontré que peu de résistance en dégageant les tentes des manifestants autour de Government House, que Yingluck n'a pu utiliser depuis près de deux mois. Mais après l'opération, qui n'a conduit ni à de réels affrontements ni à des arrestations, les manifestants sont revenus reconstruire leurs barricades. L'opération marque un changement de la stratégie du gouvernement qui a privilégié l'évitement entre police et manifestants pour limiter les violences lors de cette crise qui a fait au moins dix morts. Elle se concentre pour l'instant sur les administrations officielles et non sur les carrefours stratégiques du centre-ville bloqués par les manifestants depuis le lancement de l'opération «paralysie» de Bangkok mi janvier.

Les autorités n'ont pas annoncé de plan pour libérer ces intersections où des milliers de personnes se rassemblent chaque soir pour écouter discours et concerts. «Nous continuerons à nous battre. Nous ne serons pas ébranlés par l'opération policière», a assuré le porte-parole des manifestants Akanat Promphan.

«Que la police réussisse à reprendre ces sites ou non, nous continuerons à manifester». Les manifestants, dont le nombre s'est largement réduit ces dernières semaines, veulent, outre le départ de Yingluck, la fin de l'influence de son frère Thaksin, ancien Premier ministre renversé par un coup d'Etat en 2006 et accusé de tirer les ficelles depuis son exil. La Thaïlande est engluée depuis ce putsch dans des crises politiques à répétition faisant descendre dans la rue tour à tour les ennemis et les partisans de Thaksin.