Violences faite aux enfants: L'Unicef relance la campagne de sensibilisation en Algérie

Publié par DK News le 26-04-2015, 16h24 | 71

Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a relancé dimanche à Alger la campagne de sensibilisation nationale sur les violences faites aux enfants, en vue d'attirer l'attention sur l'ampleur et la gravité de ce phénomène.

Lancée la première fois en 2013, la campagne, lancée en partenariat avec divers intervenants, se décline sous le slogan «Enfance, zéro violence, zéro silence» et implique divers acteurs institutionnels et représentants de la société civile.

Il s'agit du centre d'information et de documentation des droits des femmes et de l'enfant (Ciddef), du réseau Nada de protection des enfants, du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine, de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), du réseau Wassila et la Fédération algérienne des personnes handicapées (Faph). «En relançant cette campagne, il s'agissait de faire en sorte que la violence cesse et qu'elle soit dite lorsqu'elle se produit, car le silence a un coût social dramatique», a indiqué le représentant de l'Unicef en Algérie, Thomas Davin.

Tout en relevant le caractère «sociétal» du phénomène et sa dimension «mondiale», il a énuméré les types de violences ciblant l'enfance (domestiques, sexuelles, psychologiques) et celles touchant les enfants porteurs d'handicap. «Il s'agit surtout de rendre l'invisible visible en parlant de ce problème», a indiqué, de son côté la présidente du Ciddef, Mme Nadia Ait-Zai, qualifiant cette campagne d'action d'éducation visant à «faire changer les comportements et qui ne doit pas s'arrêter à mi-chemin».

Le président du réseau Nada, Abderrahmane Arrar, s'est félicité, quant à lui, de «l'avancée» enregistrée en matière juridique pour une «meilleure protection» de l'enfance à travers la présentation prochaine au Parlement d'une loi dans ce sens.

«Il est, néanmoins, impératif de donner une autre réponse à ce phénomène en mettant en application ce dispositif juridique de manière concrète et en améliorant les conditions de vie et l'environnement familial de l'enfant», a-t-il poursuivi. M.Arrar a rappelé, par ailleurs, la mise en place par son organisation d'un numéro vert (30 33) au profit des enfants violentés, joignable depuis un réseau fixe en attendant qu'il le soit depuis un téléphone mobile.

La représentante du réseau Wassila, Mme Fadhila Chitour, a déploré, quant à elle, le «déficit» enregistré en matière du système de protection de cette catégorie vulnérable de la société, de même que les «lacunes» dans le domaine de formation des acteurs impliqués dans la prise en charge des enfants maltraités.


1281 enfants victimes de violences multiformes durant le 1er trimestre 2015

Quelque 1281 enfants ont été victimes de violences multiformes durant le premier trimestre de l'année en cours, a révélé dimanche à Alger la commissaire divisionnaire à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), chargée du Bureau national de la protection de l'enfance et de la délinquance juvénile, Mme Kheira Messaoudène.

Intervenant lors de la relance d'une campagne de sensibilisation sur le phénomène lancée par l'Unicef et d'autres partenaires, Mme Messaoudène a précisé que sur les 1281 enfants violentés, 756 l'ont été physiquement, alors que 372 autres ont subi des agressions sexuelles.Vingt (20) enfants ont été également victimes d'enlèvements, alors que 6 autres sont décédés des suites de coups et blessures, a ajouté la représentante de la DGSN.

En 2014, 6151 enfants ont fait l'objet de divers types de maltraitances, dont 3533 physiques, suivies de sévisses sexuelles (1663), a encore fait savoir l'intervenante, assurant que la proportion de ce phénomène est plus «importante qu'on ne le croit». «Ces statistiques ne concernent que les cas qui nous sont parvenus après signalisation des faits. Il est évident que tous les parents préfèrent observer le silence», a-t-elle expliqué.

Tout en soulignant que les affaires liées aux violences sexuelles faites aux enfants sont les «plus délicates à traiter», Mme Messaoudène a plaidé pour la «continuité» des actions visant à lutter contre ce phénomène, notant qu'il «ne se passe pas un jour sans que ses services ne soient alertés d'un cas dans les quatre coins du pays».