Céminaire international sur la communication culturelle : Dépasser les débats autour de l’identité pour relancer la pensée arabe contemporaine

Publié par DK News le 26-04-2015, 17h17 | 35

Le monde arabe doit dépasser les débats autour des questions d’identité pour laisser place à la relance de la pensée arabe contemporaine, ont estimé samedi à Constantine les participants à un séminaire international sur la communication culturelle et son rôle dans le renouveau de la pensée arabe contemporaine.

Les pays arabes sont aujourd’hui appelés à «s’éloigner des débats stériles sur l’identité qui ne font que favoriser la +dispersion+ dans les rangs de leurs peuples», ont souligné les participants au séminaire international organisé à l’initiative de l’association algérienne des études philosophiques en collaboration avec l’université Constantine 2 et l’Ecole normale supérieure (ENS) de Constantine.

La plus grande nation du monde «n’a pas d’identité, mais domine toute la planète», a souligné l'universitaire Rachid Dehdouh, chef du département de philosophie à la faculté des sciences humaines et sociales de l’université Constantine2, appelant les arabes à «rompre avec ce faux débat de l’identité».

Citant l’exemple de la «controverse algérienne» opposant arabes et amazighs, M. Dehdouh a indiqué qu’il n’existe pas de «culture pure, ni de race pure et qu’à ce titre, «le débat de l’identité est infondé et n’a pas lieu d’être».

«L’on ne peut combattre l’exclusion par l’exclusion et si l’on veut vaincre un tyran avec les armes qu’il utilise, l’on devient soi-même tyran», a relevé cet universitaire, avant de faire part de (son) souhait de voir les peuples arabes «bouder la question d’identité meurtrière et xénophobe».

De son côté, le président de l’Association algérienne des études philosophiques, Omar Boussaha, a mis l’accent sur l’importance de la pensée rationnelle et critique pour le «décollage» des nations.
L'intervenant, soulignant l’importance de ce genre de rencontres scientifiques et intellectuelles pour «repêcher le monde arabe de l’état de léthargie dans lequel il se trouve depuis plusieurs années», a fait part de la nécessité de «décortiquer sans complaisance les défauts et à appeler les choses par leur nom pour essayer de trouver des solutions efficaces à l’état des lieux dans lequel évolue aujourd’hui le monde arabe».

Les participants à ce séminaire qui ont mis l’accent sur «l’importance de la communication et les échanges dans la réussite de toute entreprise», ont également souligné le rôle déterminant des philosophes, des artistes, des chercheurs, des historiens, des psychologues et des sociologues pour développer la pensée arabe contemporaine.

La «révolution» doit avoir lieu «dans les pensées, d’abord, puis dans les autres domaines qu’ils soient technologiques, économiques ou industriels», ont estimé les participants à ce séminaire qui se poursuivra jusqu’à lundi. Organisée dans le cadre de la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe 2015», cette rencontre internationale réunit des enseignants et des chercheurs d’Egypte, du Liban, de Tunisie, de Palestine, aux côtés de représentants de 35 universités du pays.