Le secrétaire particulier du colonel Amirouche durant la période 1957-1958 a fait, dimanche à Oran, un va-et-vient incessant entre sa mémoire vive et son ouvrage consacré à cette période, pour évoquer la personnalité et brosser le portrait de ce chef de guerre de la wilaya III historique.
Animant une conférence intitulée «Le colonel Amirouche raconté par son secrétaire particulier 1957-1958», Hamou Amirouche a brossé un portrait humain de ce héros et chef de la guerre de libération nationale, loin de l’image du «sanguinaire» véhiculée par certains milieux. «Lors de ses tournées d’inspection dans la wilaya III, le colonel Amirouche remontait le moral des troupes. Il aimait titiller la fierté des Algériens.
Il disait : notre lutte est juste, elle triomphera. Les français ont des avions, nous avons la foi en Dieu et Dieu est aux côtés des justes», a confié ce témoin de la guerre de libération nationale.Le secrétaire particulier du colonel Amirouche a souligné que le plus dur n’était pas les combats, mais les marches quotidiennes et infernales. «On marchait en moyenne 8 heures par jour.
Le colonel Amirouche n’était pas un homme de casemates. Il fallait qu’il inspecte tout le territoire de sa wilaya qui était immense», a-t-il témoigné, tout en mettant l’accent sur l’énergie prodigieuse que le colonel Amirouche avait et qu’il aimait insuffler à ses troupes pour leur redonner courage. Hamou Amirouche a aussi raconté des anecdotes, des batailles, des bombardements de l’ennemi, des opérations menées par le colonel Amirouche et ses tournées.
Il raconte avec émotion son périple de 42 jours à pied à travers la forêt d’Akfadou et les monts de l’Atlas, jusqu’en Tunisie, sur ordre du colonel Amirouche pour livrer des documents secrets et une importante somme d’argent au Comité de coordination et d'exécution (CCE). C’était en mars 1958. Militant du PPA-MTLD, Hamou Amirouche est né en 1937 à Tazmalt (Béjaïa).
Un des organisateurs de la grève des étudiants en mai 1956, il rejoint le maquis quelque temps après et devient le secrétaire particulier du colonel Amirouche, entre 1957-1958. A Tunis, sur ordre de son chef, il reprend ses études et décroche son baccalauréat.
Il est envoyé par la suite aux Etats-Unis où il poursuit des études en économie politique à l'Université Wesleyan et obtient un DES en sociologie politique à l'Université du Colorado. Cette conférence est organisée par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d’Oran, en collaboration avec le Centre d’Etudes Maghrébines (CEMA) et ce, dans le cadre d’une série de témoignages sur la guerre de libération nationale. Une vente-dédicace de l’ouvrage de Hamou Amirouche, «Akfadou, un an avec le Colonel Amirouche», paru aux éditions Casbah, a suivi la conférence.