
Le retard dans l’application de l’annulation de l’article 87-bis suscite les craintes des travailleurs
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a estimé samedi à Guelma que le retard dans l’application de l’annulation de l’article 87 bis est aujourd’hui "source de craintes" pour les travailleurs.
"Les travailleurs sont légitimement préoccupés et inquiets et ne comprennent pas les raisons de ce retard qu’aucune explication officielle n’est venu justifier, laissant libre cours aux spéculations", a souligné Mme Hanoune au cours d’un meeting organisé au centre de loisirs scientifique Salah-Boubnider de Guelma, dans le cadre de la célébration de la fête internationale du travail, en présence d’une assistance nombreuse de militants et de sympathisants.
Pour la SG du PT, "il ne saurait être question de reformulation de l’article ou de toute autre man£uvre (...) et la décision du président de la République doit être respectée à la lettre".
Elle a invité le gouvernement à "ne pas faire supporter aux travailleurs la responsabilité de la régression des cours de pétrole", et rappelé, dans ce contexte, les "énormes sacrifices" consentis par la classe des travailleurs durant les périodes difficiles vécues par le pays, depuis la fondation de l’UGTA en 1956, en passant par la participation à la lutte d’indépendance, les efforts déployés dès les premières années de l’indépendance et les années de crise sécuritaire.
Mme Hanoune a également réitéré la détermination de son parti à poursuivre sa lutte contre les tentatives des "oligarques" et des "tenants du clan des nouveaux riches" qui "mènent une vaste campagne pour spolier le foncier au nord et au sud du pays".
La secrétaire générale du Parti des travailleurs a regretté "le fait que certains responsables se soient mis au service de cette oligarchie", estimant que cette situation explique le combat mené par son parti contre "certains ministres de l’actuel gouvernement". Elle a affirmé à ce propos que les députés de sa formation politique étaient "disposés à renoncer" à l’immunité parlementaire pour "se présenter devant la justice".
Saisissant l’occasion de la célébration du 70ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945 perpétrés par l’occupation française contre des civils à Sétif, Guelma et Kherrata, Mme Hanoune a appelé à faire de cette date-symbole une journée chômée et payée pour l’ensemble des travailleurs pour "permettre à toutes les classes populaires de participer à sa commémoration".