L’ITMAS de Tizi-Ouzou : Un acteur incontournable dans la formation aux métiers agricoles

Publié par dknews le 03-05-2015, 19h29 | 1668

L’Institut de technologie moyen agricole spécialisé (ITMAS) de Tizi-Ouzou, implanté à Boukhalfa, banlieue ouest de la ville, s’est progressivement imposé comme un acteur incontournable dans la formation aux métiers agricoles et le développement de l’agriculture de montagne à travers la promotion du savoir-faire local.

Des formations dites «initiales» de techniciens et adjoints techniciens en agriculture de montagne dont l’arboriculture, le greffage et la taille des arbres, la santé animale et des végétaux et les techniques de mise en place d’une exploitation agricole, sont proposées aux jeunes âgés entre 17 et 30 ans, a indiqué à l’APS son directeur, Tamene Saïd. Cet institut est doté d’une capacité d’accueil de 240 places pédagogiques et d’un internat de 200 lits, ainsi que d’une ferme organisée en atelier spécialisés en relation avec l’agriculture de montagnes, pour le volet pratique de la formation dispensée, a-t-il précisé. L’établissement, qui dispense également des formations à la carte et sur site, reçoit une demande jugée importante pour la formation continue et pour des stages de perfectionnement destinés aux agriculteurs, aux cadres du secteur et aux porteurs de projets. A ce titre, pas moins de 4. 230 agriculteurs et cadres du secteur agricole sont actuellement en formation à l’ITMAS, a informé M. Tamene, signalant que 50% de la formation assurée est destinée à la formation initiale.


Durant l’année scolaire précédente (2013/2014), l’Itmas a formé pas moins de 2.182 agriculteurs et 796 cadres du secteur dans plusieurs spécialités en relation avec les métiers agricoles en zone de montagne. La demande de formation «est beaucoup plus axée sur l’apiculture et les élevages, alors que l’oléiculture arrive en 3ème position».


Cet intérêt à l’apiculture et aux élevages, qui n’exigent pas de grandes assiettes foncières, a expliqué M.Tamene, est lié essentiellement au parcellement des terrains dont la majorité des exploitations ont une superficie de moins d’un hectare. L'institut a été créé en 1958 sous l’appellation d’Ecole pratique agricole, puis érigé en Ecole régionale d’agriculture de 1969 à 1975, avant de prendre l’appellation d’ITMAS en 1975 pour enfin se spécialiser en agriculture de montagne. Depuis 1995, l'établissent qui coiffe les wilayas de Tizi-Ouzou, Bejaia, Bouira, et de Boumerdes, se positionne, dans sa région, comme un outil au service de l’agriculture de montagne, vocation de la région qu’il couvre. «L’ITMAS joue un rôle important dans son environnement, pour développer l’agriculture de montagne à travers la qualité des actions de formation en relation directe avec les besoins des agriculteurs', a souligné M. Tamène. Un avis partagé par des agriculteurs qui ont effectué des formations de perfectionnement de courte durée au niveau de cet établissement et qui témoignent de l’apport de ces stages dans l’amélioration de leur activité au plan qualitatif et quantitatif.


C’est le cas de M.Tanina, agronome de formation et cynicultrice à Tigzirt, qui a suivi un stage à l’ITMAS sur la conduite d’un élevage cunicole et l’alimentation et la reproduction du lapin. «Cette formation m’a été très utile et m’a permis d’améliorer la productivité de mon élevage», a-telle indiqué.

Réhabiliter l’agriculture familiale
Outre la promotion de l’arboriculture et des élevages, l’ITMAS s’est fixé pour mission d’encourager l’activité de transformation des produits agricoles et l’agriculture familiale en contribuant à la réhabilitation du savoir-faire local abandonné depuis des décennies et pour lequel un regain d’intérêt est enregistré, ces dernières années.


Des formations sur la transformation des huiles déclassées en savon et la production du fromage artisanal, sont à ce titre assurées par cet institut, en collaboration avec les associations professionnelles activant dans le domaine agricole. L’ITMAS, de par son rôle d’acteur actif dans la promotion de l’agriculture de montagne, a inscrit dans ses perspectives, pour les années avenir, d’encourager l’agriculture vivrière familiale pour répondre à la spécifié de la wilaya, caractérisée par une superficie agricole utile limitée et des exploitations agricoles de petite taille. «Il s’agira de vulgariser les techniques agricoles adaptées aux spécificités de la région, de préserver le potentiel agricole de la wilaya et le savoir-faire local (notamment dans le greffage et la taille des arbres) ainsi que le patrimoine agricole rural», a insisté M. Tamène. Depuis le lancement, par le ministère de l’agriculture et du développement rural, de la politique de Renouveau agricole et rural, destinée à «améliorer substantiellement et durablement la sécurité alimentaire, et à intensifier les efforts de revitalisation des territoires ruraux», l’ITMAS de Tizi-Ouzou a mobilisé tous les moyens humains et matériels pour accompagner ce programme en organisant des actions de formation, d’information et de sensibilisation au profit des agriculteurs de la wilaya. Dans cette démarche, l'établissement a contribué au développement de la filière apicole au niveau local, par des actions de formation (horizontale et verticale) sur la création et la gestion d’exploitations apicoles, au profit de jeunes porteurs de projets et d’apiculteurs en activité désireux d’améliorer leur performance.
L’Apiculture connaît aujourd’hui un essor important dans la wilaya, qui compte 101.800 ruches pleines détenues par 4340 apiculteurs, dont la majorité possède plus de 20 unités. Le 4 janvier dernier, la capitale du Djurdjura a organisé sa première foire du miel, une manifestation qui a regroupé une vingtaine d’apiculteurs qui ont exposé des produits variés et des miels du terroir dont le miel de chêne vert, de sainfoin, de montagne et d’eucalyptus.


L’ITMAS a aussi contribué à la promotion de la cuniculture, en organisant, en collaboration avec l’association de wilaya des cuniculteurs, des formations ciblées qui traitent du développement de cette filière ainsi que de l’amélioration de la productivité et de la qualité du produit, a relevé M. Tamene. Dans cette démarche de promotion des élevages, l’ITMAS a renforcé, dernièrement, son exploitation agricole qui s’étend sur 2 hectares, par l’introduction des élevages ovin et caprin dans le but d’encourager la création de petites exploitations dans ce domaine, a indiqué le même responsable.
L’oléiculture, symbole de la région, occupe une part importante des programmes de formation et de sensibilisation dispensés par cet établissement. Des thématiques abordant notamment les bonnes pratiques pour l’obtention d’une huile d’olive de qualité, répondant aux normes de commercialisation du marché mondial, sont organisées au profit des oliéfacteurs.
APS