Cnic : Nécessité d'une banque de données sur les produits nationaux

Publié par DK News le 04-05-2015, 17h19 | 72

La promotion de la production nationale dans le domaine des matériaux de construction nécessite la mise en place d'une banque de données sur les produits et fabricants locaux sur le marché algérien, a indiqué lundi à Alger la directrice général du Centre national de l'ingénierie de la construction (Cnic), Malika Messaoud Nacer.

"Il est nécessaire de mettre en place une véritable banque de données recensant les producteurs nationaux avec une mise à jour continue des informations sur les produits, au profit des opérateurs, maîtres d'ouvrages et prescripteurs", a recommandé Mme Messaoud Nacer lors d'une journée technique organisée en marge de la 18e édition du Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics (Batimatec 2015) qui se tient du 3 au 7 mai.

Cet outil permettra de faire face à l'"invasion" de produits importés plus compétitifs, en absence d'un référentiel "qualité, esthétique et durabilité", explique la première responsable du Cnic, un organisme public chargé de la promotion de techniques de construction industrialisées.

"La qualité intrinsèque du matériau, entre produits importés souvent peu contrôlés et ceux fabriqués localement, mais aussi la qualité de leur mise en £uvre restent le maillon faible de la politique de la qualité de la construction en Algérie", a-t-elle estimé. Selon la directrice, l'industrie locale, très peu organisée, continue à avoir pour premier souci la vente de ses produits, qui reste très aléatoire étant confrontée à un système global de gestion de projet n'imposant pas l'application des normes de qualité.

Les cahiers des charges actuels sont insuffisants notamment en termes de rappel des dispositions réglementaires, de prescriptions techniques et de procédure de validation, a-t-elle encore noté. Mme. Messaoud Nacer préconise ainsi le retour à l'intégration "judicieuse" d'une production nationale mieux adaptée au contexte économique et aux enjeux de qualité tout en garantissant le respect des délais, la maîtrise des coûts, mais aussi l'émergence d'une industrie d'appui organisée à travers des PMI et PME.

Elle a également souligné l'importance d'une mise à niveau de la ressource humaine dans ce secteur industriel, de l'introduction de méthodes de gestion rigoureuses ainsi que la mise en place d'une veille normative et de mécanismes favorisant l'innovation  et le développement des produits.

"Devant l'importance des programmes de logements et d'équipements publics, l'étendue du territoire national, les contextes sismique, climatique, géographique et économique, il est indispensable d'adopter une nouvelle stratégie pour la réalisation de ces programmes en les dotant des moyens qui en feront un véritable facteur de développement humain", a-t-elle renchéri.

Le ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de la ville avait transmis, en décembre dernier, une circulaire aux différents responsables du secteur, visant essentiellement à promouvoir la production nationale, dans l'objectif de rationaliser les importations dans un contexte de baisse des cours mondiaux de pétrole.

Cette circulaire interdit aux promoteurs, chargés de la réalisation des différents projets financés totalement ou partiellement par l'Etat, de recourir aux matériaux importés si le même produit est fabriqué localement et présente une qualité égale.