Centrafrique: Plusieurs milliers d'enfants soldats prochainenement libérés

Publié par DK News le 05-05-2015, 15h27 | 21

Les chefs de huit groupes armés centrafricains se sont engagés mardi à Bangui à relâcher plusieurs milliers d'enfants soldats ainsi qu'à cesser tout recrutement d'enfants, ont rapporté des médias.

L'accord a été signé lors d'une cérémonie publique en marge du Forum de Bangui, qui réunit près de 600 participants durant une semaine pour la réconciliation nationale et discuter de l'avenir du pays. Aucun calendrier n'a été fixé pour la libération des enfants concernés.

Parmi les signataires, figurent des représentants des deux protagonistes de la crise qui a secoué le pays en 2013 et 2014: trois factions de l'ex-rébellion Séléka et les milices anti-balaka. Pour Mohamed Malick Fall, représentant de l'Unicef, il s'agit d'une «étape importante dans la protection des enfants dans ce pays». «Ce pays est un des pires au monde pour les enfants après deux années de conflit et l'Unicef souhaite travailler avec les autorités locales pour aider à réunir ces enfants et leurs familles», a-t-il ajouté dans un communiqué.

De 6.000 à 10.000 enfants seraient intégrés dans les différents groupes armés et rébellions qui sévissent depuis des années en Centrafrique. Ce chiffre «inclut les combattants, mais aussi ceux qui sont abusés d'une autre facon, à des fins sexuelles, des cuisiniers, des messagers», selon le comuniqué.

«Les dirigeants des groupes armés ont également convenu de donner à l'Unicef et ses partenaires un accès immédiat et sans restriction aux zones sous leur contrôle», ajoute l'organisation onusienne. «Soyons prudents, mais cela est un point de départ», a de son côté déclaré le porte-parole de l'Unicef à Genève, Christophe Boulierac

. «Les conditions sont là pour nous donner espoir», a-t-il ajouté, précisant que «la grande majorité» des groupes armés centrafricains ont participé à la signature de cet accord. La Centrafrique a plongé dans la violence depuis que l'ex-rébellion Séléka, conduite par Michel Djotodia, a renversé en mars 2013 le président François Bozizé.

L'ex-rébellion a été évincée du pouvoir en janvier 2014 après une intervention de l'armée française, consécutive à un cycle sanglant de violences et de représailles entre combattants de la Séléka et milices anti-balaka.