Sommet du CCG: La guerre au Yémen, le nucléaire iranien et la lutte contre Daech au menu

Publié par DK News le 05-05-2015, 15h32 | 37

Les dirigeants des Etats du Conseil de coopération du Golfe (CCG) se réunissent mardi à Ryadh dans un sommet qui intervient dans un contexte régional et international dominé notamment par la guerre au Yémen, les négociations sur nucléaire iranien et la menace terroriste dans la région du Moyen-orient.

Pour la première fois depuis sa création en 1981, de CCG (Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar) se réunira en présence d'un chef d'Etat occidental, le Français François Hollande en qualité d'«hôte d'honneur» du sommet. Selon les médias saoudien, la présence du président Français «porte un message fort de la confiance qu'accordent des pays du CCG à leur allié français, notamment dans les question géopolitiques sensibles à leurs tête le dossier nucléaire de l'Iran, adversaire juré des pays du Golf.

«Nous sommes maintenant un partenaire majeur de la région», a affirmé un haut responsable français, alors que, quelques heures plus tôt, le Qatar avait signé un contrat de 6,3 milliards d'euros pour l'acquisition de 24 avions de combat français Rafale.

Ce sommet intervient également à quelques jours d'une réunion, prévue fin mai, des pays de Golf avec le président américain Barack Obama, à l'invitation de ce dernier. D'ailleurs, le secrétaire d'Etat John Kerry entamera mercredi une visite en Arabie saoudite.

La guerre au Yémen: le casse-tête saoudien

Les dirigeants des six pays membres se réunissent dans l'après midi à Ryadh, alors qu'ils sont confrontés à de graves dominées par la situation au Yémen voisin, théâtre de frappes aériens menées par une coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite, et de combats entre Houthis et partisans du président Hadi Abd Rabo.

Les Etats du CCG, à l'exception du sultanat d'Oman, se sont alliés fin mars à quatre autres pays arabes pour faire reculer les miliciens houthis au Yémen, qui ont conquis de vastes territoires, dont la capitale Sanaa, depuis septembre 2014. Malgré l'annonce saoudienne le 21 avril de la fin de la campagne aérienne «Tempête décisive» et le début d'une nouvelle phase baptisée «Redonner l'espoir», la coalition a poursuivi ses raids quotidiens.

L'Arabie saoudite et ses alliés exigent que toute négociation pour un règlement au Yémen se tienne à Ryadh, rejetant les appels de Téhéran pour des pourparlers internationaux hors de l'orbite saoudienne.

La situation dramatique au Yémen, théâtre de frappes aériennes et de combats, continuait à inquiéter la communauté internationale, au moment où les Nations unies ont mis en garde contre un effondrement du pays. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le conflit a fait plus de 1.200 morts et plus de 5.000 blessés depuis la mi-mars. L'ONU estime également à 300.000 le nombre de personnes déplacées et à 7,5 millions le nombre de personnes affectées par la guerre, soit le tiers de la population yéménite.

Nucléaire iranien: un rapprochement irano-américain redouté

Le programme nucléaire de Téhéran, soupçonné de dissimuler des fins militaires par les Occidentaux et le pays du Golf, et l'accord-cadre conclu début avril sous l'impulsion de Washington sont également à l'ordre du jour du sommet du CCG.

La tension n'a cessé récemment de croître entre Téhéran et Ryadh, qui s'opposent sur la crise au Yémen mais aussi sur la situation en Syrie, en Irak, au Liban et à Bahreïn. Les pays du CCG, notamment l'Arabie saoudite, s'inquiètent d'un éventuel rapprochement entre l'Iran et les Etats-Unis.

Le sommet de Ryadh sera suivi par une rencontre à la mi-mai aux Etats-Unis des dirigeants du CCG avec le président américain Barack Obama qui tentera de les rassurer sur les négociations nucléaires avec l'Iran.

Le roi saoudien Salman Ben Abdelaziz et le président français François Hollande ont confirmé lundi dans une déclaration commune «la nécessité de parvenir avant le 30 juin, à un accord robuste, durable, vérifiable, incontestable et contraignant pour l'Iran» qui doit «garantir» que ce pays n'ait pas la bombe atomique.

Lutte contre Daech

Le sommet du CCG, sera également l'occasion de soulever des questions relatives à la lutte contre le groupe extrémiste autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daech) qui sévit principalement en Irak et en Syrie, selon des sources diplomatiques. 

Certain pays membres du CCG sont membre de la coalition internationale qui mène sous la conduite des Etats-Unis des raids aériens contre l'EI/Daech en Irak et en Syrie, où le groupe extrémiste responsable d'atrocités s'est emparé de larges pans de territoires.

Ce groupe extrémiste s'est manifesté en mars au Yémen où Ryadh dirige une coalition arabe, engagée contre les Houthis. L'Arabie saoudite avait annoncé la semaine passée avoir arrêté une centaine d'extrémistes et déjoué des attentats d'éléments de l'EI/Daech, dont un contre l'ambassade des Etats-Unis à Ryadh.