Maroc : «terreau fertile» pour la traite des êtres humains

Publié par DK News le 06-05-2015, 17h50 | 28

La traite des êtres humains est en train de prendre «de plus en plus d'ampleur» au Maroc, un pays qui serait devenu un «terreau fertile» pour ce phénomène et une «plaque tournante» pour le réseaux de trafic, révèle une présentation de cette étude, diffusé par le journal marocain Akhbar al-youm.
«Le phénomène de la traite des êtres humains commence à prendre de plus en plus d'ampleur au Maroc. Le royaume serait devenu une plaque tournante pour les réseaux organisés de trafic d'êtres humains.»

La même source relève que les réseaux de trafic d'êtres humains procèdent à «l'achat» des victimes dans leurs pays d'origine en Afrique subsaharienne avant de les transférer vers les villes marocaines, les obligeant à s'adonner à «la prostitution et la mendicité».

«Ces réseaux criminels recourent à la menace des victimes», déplore l'étude, ajoutant que ces victimes «sont contraintes à rester au Maroc, des années durant, pour exercer des activités illégales en vue d'épargner de l'argent leur permettant de gagner l'Eldorado européen à bord des pateras au risque de leur vie».

«Une fois arrivées au Maroc, les femmes et les jeunes filles sont souvent forcées de se prostituer alors que d'autres feront du travail domestique», poursuit la même source, affirmant que «certaines femmes subsahariennes sont contraintes d'avoir des enfants pour mendier», tandis que d'autres seront «vendues» à des réseaux de prostitution opérant dans les grandes villes du royaume comme Casablanca.

D'après l'étude, les Nigérianes viennent «en tête des victimes» de ce trafic sexuel, alors que les originaires des Philippines travaillent de plus en plus comme femmes de ménage, soulignant que sur 5.000 Philippines installées au Maroc, 60% sont employés en tant que «bonnes» dans des familles marocaines, et souffrent de violence.

«Sur les 7 cas de violence parvenus sur les bureaux de la police, un seul a abouti en justice», déplore la même source. «Face à ce phénomène de la traite d'êtres humains qui va crescendo, le royaume est appelé plus que jamais à durcir les lois pour mieux condamner les trafiquants d'êtres humains, à encourager les victimes à prendre part aux enquêtes pour mieux démanteler les trafics et à mieux protéger les ressortissants marocains qui sont victimes d'esclavage à l'étranger», indique-t-on dans le rapport.


La police marocaine réprime une association
de défense des droits de l'HommeLe siège

central de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a été encerclé par les forces de l'ordre marocaines, qui se sont déployées autour du siège, interdisant même au personnel d'y accéder, au moment où une activité associative était prévue, a indiqué mercredi un communiqué de l'AMDH. «Avec cette nouvelle intervention, les services de la wilaya de Rabat ont tenté d'empêcher la tenue d'une activité de l'Association des droits numériques ADN», a souligné l'ONG.
Un dirigeant de l'AMDH a signalé récemment que les autorités ont interdit à 75 reprises des activités organisées par l'association. «Toutes ces interdictions sont illégales», a alerté le même responsable. «Toutes nos manifestations étaient légales. Toutes les interdictions sont illégales», a-t-il soutenu.
Le responsable de l'AMDH, dont les propos sont rapportés par des médias, a ajouté que «par deux fois deux tribunaux administratifs différents les ont jugées ainsi et condamné l'Etat à verser respectivement 100 000 et 50 000 dh à l'AMDH. En vain.»
En février dernier, la police avait encerclé les locaux de l'AMDH avant de procéder à l'arrestation de deux journalistes français sous prétexte qu'ils y filmaient un documentaire sans l'autorisation du Centre cinématographique marocain (CCM).