La souveraineté sur les richesses nationales, un objectif fondamental

Publié par O. Larbi le 16-02-2014, 20h39 | 31

A la veille de la Tripartite du 23 février qui fera le point sur la négociation entre les partenaires sociaux en relation avec les 5 commissions mises en place lors de la 15e Tripartite de décembre 2013, Habib Yousfi, le président de la Cgea  a salué l’écoute et la disponibilité au dialogue caractérisant le gouvernement Sellal, et l'importance de tisser des liens de confiance entre le patronat et les pouvoirs publics : «Le cadre de concertation qu'est la Tripartite est important parce qu'il permet de nouer un dialogue constant entre les différents acteurs et partenaires sociaux».

Tout en se félicitant d’un dialogue qui permet une pluralité d’opinions et d’approches qu’il faut rapprocher, M. Yousfi a estimé  néanmoins que l’«alliance actuelle est spécifique et conjoncturelle, car il faut préserver l’économie sociale et la souveraineté nationale.

D’un autre côté, les pouvoirs publics sont tenus de proposer des stratégies économiques qui impliquent toutes les entreprises  publiques et privées. »
Ces propos, à la veille d’une Tripartite qui se tient à la veille d’échéances capitales, ont déjà traité, au sein des commissions, des questions arrêtées en commun ; aussi est-il intéressant d’entendre M. Yousfi parler de «négociations qui s’ouvriront lors de la réunion prochaine.»

2,5 millions de PMI

Les pouvoirs publics sont appelés à lever toutes les entraves à l'investissement pour permettre la création de 2,5 millions de Petites et moyennes entreprises (PME) au cours des prochaines années. Il est primordial de donner aux diplômés algériens l’opportunité d’apporter leur pierre à l’édification d’une économie et d’une société dynamique. Habib Yousfi a annoncé que les cinq commissions installées à l'occasion de la dernière tripartite ont remis leurs rapports au Premier ministre, Abdelmalek Sellal :

«Les résolutions adoptées dans ce cadre ciblent une réduction des importations et une relance de la production nationale», Parmi les suggestions d’Habib Yousfi il y a celles qui ont concerné des allégements fiscaux pour l'encouragement des investissements, les facilitations de l'accès au crédit bancaire et l'aménagement de nouvelles zones industrielles. » 
«Encourager les entreprises dans leurs démarches à l'exportation est une autre suggestion». En fait, la question préjudicielle du patronat passe par la mise à jour des lois et règlements en accord avec la politique prônée.

La réintroduction du crédit à la consommation, est un «véritable levier» pour la relance de la production nationale. «A travers cette mesure, la production nationale bénéficiera d'un avantage qui lui permettra de soutenir la concurrence des produits étrangers et les importations devraient connaître une baisse sensible» a-t-il estimé.
 M. Yousfi a affirmé que le produit algérien a un niveau de qualité indéniable mais il est indispensable de former au management, à la qualité et à la productivité élevée pour «que l’inflation soit réduite et que le salaire corresponde à une production effective à de la création de richesses.»

Bureaucratie : un dossier en... 30 exemplaires

M. Yousfi a donné la parole à M. Serraï, expert qui a eu ces mots : «Dans le cadre d’une campagne de soutien à l’investissement dans 9 wilayas du Sud, nous avons rencontré les caricatures de la bureaucratie. Au lieu des 15 exemplaires de dossiers pour un projet, on nous en a exigé 30.»
Il a dans un souffle admis que sur les 300 000 diplômés  qui sortent des universités, seuls 52 000 trouvent un travail ou une activité. L’encouragement de l’investissement dans des créneaux clairement identifiés permettrait aux jeunes de  sortir de l’inactivité et réduire le chômage. Les banques doivent prendre des risques aves les investisseurs ! »

Il complète l’argument d’Habib Yousfi pour la défense de la souveraineté nationale en insistant sur le fait que « patrimoine minier algérien suscite des convoitises. »
La Tripartite du 23 février a du blé à moudre.