Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a annoncé mercredi qu'il discuterait à Ryadh d'une «pause» dans les opérations militaires au Yémen pour faciliter l'aide humanitaire.
«Je serai en Arabie saoudite ce soir. Nous allons discuter de la nature de la pause et comment elle pourrait être mise en oeuvre», a déclaré le ministre à des journalistes depuis Djibouti où il termine une tournée africaine. «Nous sommes extrêmement préoccupés par la situation humanitaire au Yémen», a-t-il souligné. «Je suis convaincu de leur volonté de mettre en oeuvre une pause», a ajouté le responsable américain.
«Nous espérons que la coalition menée par l'Arabie saoudite se joindra aux efforts de l'ONU et du reste de la communauté internationale pour trouver un moyen d'acheminer l'aide», a-t-il ajouté.
«Pour l'instant, la crise immédiate est humanitaire», a encore estimé le secrétaire d'Etat, annonçant par ailleurs une aide humanitaire de 68 millions de dollars au Yémen.
La coalition arabe a entamé fin mars une campagne de bombardements contre les rebelles Houtis et leurs alliés, après que ces derniers eurent pris le contrôle de larges parties du territoire yéménite, dont la capitale Saana.
Le coordinateur humanitaire de l'ONU pour le Yémen a mis en garde samedi contre un épuisement rapide des stocks de fuel et de nourriture dans le pays, faisant craindre un effondrement des infrastructures de base «d'ici quelques jours».
Le nouveau médiateur de l'ONU à Paris puis à Ryadh
Le nouveau médiateur de l'ONU au Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, se rendra mercredi à Paris et jeudi à Ryadh pour tenter de relancer des pourparlers entre les belligérants, ont indiqué mardi des diplomates. Il s'agira de sa première tournée depuis qu'il a été nommé le 25 avril pour remplacer Jamal Benomar, démissionnaire. Les autres étapes éventuelles n'ont pas été précisées et aucune date n'a encore été fixée pour une visite du médiateur au Yémen, ont indiqué des diplomates. M. Ould Cheikh Ahmed avait eu des entretiens vendredi à Washington, à la veille d'une visite du secrétaire d'Etat John Kerry en Arabie saoudite.
Un chef militaire fidèle au président Hadi tué à Aden
Le chef des forces fidèles au président yéménite pour trois provinces du sud a été tué mercredi par le tir d'un sniper rebelle dans la ville d'Aden, théâtre de violents combats, a annoncé un responsable de l'armée. Le général Ali Nasser Hadi a été touché mortellement alors qu'il organisait la défense du quartier Tawahi, dans le centre d'Aden, pris d'assaut par des rebelles chiites Houthis et leurs alliés, des soldats fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Ce gradé avait été nommé commandant de la 4ème zone militaire qui couvre les provinces d'Aden, de Lahj et d'Abyane, après la fuite vers Ryadh en mars du président Hadi au début de la campagne aérienne de la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite.
Les combats ont fait sept morts et 95 blessés parmi les combattants fidèles à M. Hadi et les civils au cours des dernières 24 heures à Aden, a indiqué mercredi le responsable des hôpitaux d'Aden, Al-Khader Lassouar. Selon une source militaire, les combats et les raids de la coalition ont fait 17 morts dans le camp adverse, en plus de cinq autres miliciens tués à Dhaleh, au nord d'Aden. En raison de l'intensification des combats, de nombreux civils tentent de fuir le centre d'Aden. La plupart empruntent de petites embarcations, dont l'une a été touchée mercredi par des tirs de Houthis, faisant un nombre indéterminé de victimes, selon des témoins.