Le TNP est un instrument efficace en matière de désarmement et de vérification

Publié par dknews le 06-05-2015, 18h47 | 40

La diplomate algérienne, Taous Feroukhi, a souligné mercredi l'«efficacité» du Traité de Non-prolifération (TNP) des armes nucléaires en matière de désarmement, de vérification du caractère pacifique des programmes nucléaires nationaux et de l’utilisation civile de l’atome, à l'occasion de la 9e Conférence d’examen du TNP, qui se tient à New York sous la présidence de l'Algérie.


Mme Froukhi, qui préside les travaux de la Conférence, s'exprimait dans une interview à l'APS sur les progrès enregistrés en matière de désarmement, de vérification du caractère pacifique des programmes nucléaires nationaux et de l’utilisation civile de l’atome.


Elle a notamment constaté que le TNP s’est montré «particulièrement efficace» dans le domaine de la non-prolifération des armes nucléaires, ajoutant que les accords de garanties conclus avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), l’instance internationale dument mandatée pour vérifier les obligations des Etats parties en matière de non-prolifération, «ont montré leur efficacité.»

Hisser les normes et standards de sûreté et de sécurité nucléaires
Après avoir expliqué, dans le même contexte, que concomitamment, le travail normatif de l’AIEA a permis de ‘‘hisser les normes et standards de sûreté et de sécurité nucléaires», Mme Feroukhi a, toutefois, estimé que des «efforts sont requis pour doter l’AIEA des moyens humains et matériels pour répondre, d’une part, aux besoins croissants des populations en élargissant le bénéfice des applications de l’atome, y compris les applications énergétiques, et d’autre part, assurer la dissémination des connaissances scientifiques et techniques pour le renforcement des capacités institutionnelles et la formation des ressources humaines dans le domaine nucléaire.»


En revanche, a souligné Mme Feroukhi, la vaste majorité des Etats non nucléaires considère que «les efforts attendus en matière de désarmement au titre des obligations prises par les Etats nucléaires en vertu de l’article VI du TNP, sont trop lents.» A cet égard, a-t-elle indiqué, les Etats non nucléaires rappellent «les 45 ans d’existence du Traité pour plaider en faveur d’une accélération des efforts de réduction des arsenaux, la mise en place de mesures de transparence et de vérification, ainsi que le lancement de négociations d’un instrument bannissant les armes nucléaires.»


De leur côté, les Etats nucléaires déplorent le fait que «les Etats non nucléaires ne prennent pas en compte les réductions significatives qu’ils ont opérées comme indiqué dans la Déclaration conjointe issue de leur Conférence tenue à Londres.», a fait remarquer Mme Feroukhi.


Interrogée, en outre, sur les actions à mener sur le plan international, en vue d’atténuer l’inquiétude des Etats non nucléaires, Mme Ferouki a rassuré que de «nombreux efforts sont déployés pour faire avancer le désarmement nucléaire», rappelant des réunions et l’adoption de résolutions relatives à l’objectif d’élimination totale des armes nucléaires et de recherche des éléments d’’’une Convention globale sur les armes nucléaires». Concernant l’instauration d’un programme échelonné pour l’élimination complète des armes nucléaires, M. Feroukhi a annoncé que de nombreux documents de travail sur les différents sujets inscrits à l’ordre du jour pour servir de base aux discussions ont été soumis à la conférence.


«Tout au long du processus préparatoire de la Conférence, les Etats parties et les Groupes régionaux, dont les Pays Non-alignés (PNA), la Coalition pour un Nouvel Agenda (NAC), la Nouvelle initiative pour le désarmement et la non-prolifération (NPDI) ont soumis de nombreux documents de travail sur les différents sujets inscrits à l’ordre du jour de la Conférence pour servir de base aux discussions.», a, par ailleurs, déclaré la diplomate algérienne

Pour Mme Feroukhi, le rôle de la présidence algérienne, en étroite coordination avec les présidents des trois grandes Commissions et les présidents des organes subsidiaires de la Conférence, est de guider le processus de négociations en vue de rapprocher les vues des uns et des autres sur la base du dénominateur commun que constitue le TNP, en encourageant les Etats parties à faire preuve d’engagement constructif afin de parvenir au compromis requis.»

Veiller au respect des obligations des Etats membres du TNP
A une question sur le rôle de L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui a été mandatée pour vérifier les obligations des Etats membres au titre de leurs accords de garanties, la présidente de la conférence d’examen du TNP, a affirmé que cette instance créée en 1953 pour promouvoir «l'Atome pour la paix», joue «un rôle important» dans la promotion des connaissances scientifiques et techniques et dans les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire pour le bien-être de l’humanité.


«En application des dispositions du TNP, l’Agence a été dument mandatée pour vérifier les obligations des Etats membres au titre de leurs accords de garanties.»


De ce fait, a-t-elle conclu, «l’Agence constitue un élément clé dans le régime de non-prolifération et joue un rôle déterminant dans la mise en £uvre du TNP. Il y a lieu de rappeler que les Conférences d’examen successives, encouragent l’AIEA à s’acquitter avec professionnalisme, objectivité et impartialité de son mandat en matière de coopération internationale et d’assistance technique pour la promotion des applications pacifiques.»