Seuls 52 000 nouveaux diplômés (annuellement) sur 300 000 décrochent un emploi !

Publié par R. Rachid le 16-02-2014, 20h39 | 31

Moins d’une année après la fin de leurs études, 52 000 nouveaux jeunes diplômés sur les 300 000 qui sortent chaque année des universités et autres grandes écoles en Algérie, réussissent à décrocher un premier emploi tandis que pour les 250 000 jeunes qui restent, c’est soit le chômage soit une longue période de «débrouillardisme» qui s’installe et qui au bout de deux ou de trois années d’inactivité professionnelle, rend leur insertion socioprofessionnelle compliquée et extrêmement difficile, a indiqué en marge du Forum, l’expert international Abdelmalek Seraï. 

Pour remédier à cette situation, l’Etat doit débloquer des fonds pour financer la formation continue des jeunes diplômés afin de les rendre plus performants et plus enviables sur le marché du travail. «Les sociétés nationales notamment celles du secteur privé ne bénéficient d’aucune aide financière pour assurer des formations spécifiques aux nouvelles recrues qui souvent non pas acquis les compétences nécessaires pour assurer leur poste et être productives» a déclaré M. Seraï. 

Cette prédominance du chômage de longue durée est confirmée par l’Office national des statistiques (ONS) qui dans son dernier rapport sur l’emploi et le chômage (du 4e trimestre 2013), affirme que près d’un chômeur sur trois est en quête d’emploi depuis moins d’une année et que 31,1% des diplômés en études supérieures le sont depuis 24 mois ou plus.

Malgré le fait qu’il soit «marginalisé» et composé à 99% de petites et moyennes entreprises qui emploient moins de 10 personnes, le secteur privé reste le principal pourvoyeur d’emploi en Algérie avec  58,8% de l’emploi total. Le secteur tertiaire (commerce et service) emploie 59% des actifs suivi du BTP avec 16%, l’industrie 13% et enfin l’agriculture avec 10%. Pour les participants au Forum, la solution pour réduire le chômage proviendrait d’une alliance entre le secteur public et privé. Ensemble, ces deux secteurs pourront générer de la croissance et de l’emploi. 

«Nous avons une jeunesse qu’il faudra mobiliser pour réaliser une croissance rapide de notre économie. Il faudra tracer une stratégie économique qui inclut le secteur privé et les milliers de cadres formés chaque année en Algérie et qui faute de travail s’expatrient alors qu’ils peuvent contribuer à la relance économique du pays» a signalé M. Yousfi.