
La monnaie européenne gagnait un peu de terrain, jeudi, face à un dollar affaibli par des chiffres sur l'emploi privé aux Etats-Unis au moment où la Réserve fédérale (Fed) prévient contre le risque de surchauffe des marchés boursiers.
Ce matin, la monnaie unique valait 1,1370 dollar, après avoir atteint peu auparavant 1,1392 dollar, son plus haut niveau en deux mois et demi contre 1,1348 dollar mercredi soir.L'euro restait quasi stable face à la monnaie nippone à 135,58 yens contre 135,54 yens la veille.
Le dollar repartait à la baisse face à la devise japonaise à 119,25 yens contre 119,44 yens mercredi soir.
Le dollar restait ainsi affaibli, «après avoir accentué sa baisse mercredi après la publication d'un rapport sur l'emploi privé aux Etats-Unis plus faible qu'attendu», commentaient les experts.
Selon la société de services ADP, le nombre des embauches dans le secteur privé s'est établi en avril à 169.000 seulement, 14.000 embauches de moins qu'en mars, alors que les analystes s'attendaient à de la stabilité.
Ces chiffres ont accru l'inquiétude des cambistes, déjà affolés par le creusement brutal en mars du déficit commercial, qui fait désormais penser que la première économie mondiale s'est contractée.
Dans ce contexte, les cambistes attendent avec prudence la publication vendredi du rapport officiel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis en avril, un indicateur majeur pour jauger la vigueur de la reprise de la première économie mondiale et pour tenter d'anticiper les prochaines actions de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui fait de la reprise notable et pérenne de l'emploi l'un des déclencheurs d'un resserrement monétaire.
Une hausse des taux d'intérêt de la Fed rendrait le dollar plus rémunérateur, donc plus attrayant pour les investisseurs, mais le report des attentes d'une telle action, désormais vers la fin 2015 alors que les observateurs s'attendaient encore il y a quelques mois à une hausse en juin, tend à lester le dollar.
De son côté, l'euro restait fortifié par l'annonce mercredi d'une poursuite à un rythme constant en avril de la croissance de l'activité économique en zone euro, avec un indice PMI proche en mars de son plus haut niveau en 11 mois.
De plus, les inquiétudes sur la Grèce étaient quelque peu tempérées par le fait que l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) aient calmé le jeu mercredi, après la révélation de divergences qui bloqueraient les négociations sur la Grèce, au moment où les Européens multipliaient les contacts dans un climat manifestement plus positif pour sortir enfin de l'impasse.
Ce matin, la livre britannique baissait face à la monnaie unique européenne, à 74,62 pence pour un euro, atteignant même 74,83 pence, un plus bas en trois mois. La livre reculait aussi face au dollar, à 1,5236 dollar pour une livre. La devise suisse progressait face à l'euro à 1,0341 franc pour un euro, comme face au dollar à 0,9086 franc pour un dollar, son niveau le plus fort depuis fin janvier.
L'once d'or valait 1.183,24 dollars, contre 1.194,25 dollars mercredi soir.