Les massacres du 8 mai 1945 ont hâté le déclenchement de la guerre de libération

Publié par DK News le 07-05-2015, 19h52 | 576

Les massacres du 8 mai 1945 ont hâté le déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954, a souligné hier à Alger le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni.Ces évènements «ont hâté le déclenchement de la guerre de libération, conduite par des hommes qui ont consenti de lourds sacrifices pour libérer l'Algérie du colonialisme français», a déclaré M. Zitouni à l'APS à la veille du 70ème anniversaire de ces massacres.

Les évènements du 8 mai 1945 «ont prouvé au monde entier la maturité du peuple algérien et son attachement à la paix, en témoignent ses marches pacifiques organisées pour revendiquer l'indépendance», a souligné le ministre, précisant que les dirigeants du mouvement national avaient donné des instructions aux manifestants de s'abstenir de tout port d'armes.

M. Zitouni a tenu à rappeler que 45.000 Algériens ont été tués par balles lors de ces manifestations qu'il a qualifiées d'«étape importante» dans la lutte du peuple algérien contre l'occupant français. L'objectif du ministère des Moudjahidine est de «relater les évènements et écrire l'histoire du peuple algérien et les témoignages des moudjahidine», a indiqué M. Zitouni.

«Le jour viendra où le colonisateur présentera ses excuses et reconnaîtra ses crimes contre du peuple» algérien, a assuré le ministre. Concernant la dualité du discours français sur les crimes commis à l'encontre du peuple algérien, M. Zitouni a rappelé que la position française a «évolué dans ce sens», en témoignent «les déclarations du président français, François Hollande en 2012 et la visite du secrétaire d'Etat aux affaires des anciens combattants et son recueillement à la mémoire du premier martyr des massacres du 8 mai 1945».

Cette position, ajoute le ministre, «constitue un pas du côté français concernant les massacres et les crimes commis à l'encontre du peuple algérien, en dépit d'une opposition de la droite et de l'extrême droite dans ce pays». Evoquant la récupération des archives nationales que détient la France, M. Zitouni souhaite que cette question «se développe à l'instar de la relation établie entre les deux pays dans les domaines économique, commercial et diplomatique».

Une commission commune «veille à trouver une formule permettant la récupération des archives algériennes de ce pays et d'autres», a fait savoir le ministre.M. Zitouni a réitéré la revendication de l'Algérie concernant le recouvrement des archives nationales, rappelant les efforts du ministère des Moudjahidine pour mettre en avant «les formes de torture et de répression subis par le peuple algérien durant l'ère coloniale, à travers l'organisation de conférences internationales avec la participation d'historiens français». «Ce qui a été écrit sur la révolution jusqu'à présent est encourageant et positif», a-t-il dit.

«L'Algérien a le droit de s'énorgueillir de son histoire et de la transmettre aux générations montantes», a souligné le ministre. M. Zitouni a, dans ce cadre, rappelé les films réalisés sur les dirigeants de la guerre de libération, dont ceux retraçant le parcours de Krim Belkacem et du colonel Lotfi. Le ministre a, enfin, évoqué la célébration vendredi à Sétif du 70e anniversaire des massacres du 8 mai 1945 et les conférences prévues à travers tout le territoire national.