Burundi : Plus de 50.000 Burundais réfugiés dans les pays voisins

Publié par DK News le 08-05-2015, 15h30 | 35

Plus de 50.000 Burundais ont fui dans les pays voisins depuis le début des troubles pré-électoraux au Burundi, a déclaré vendredi le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

«Au cours des dernières semaines, plus de 50.000 Burundais ont fui vers le Rwanda, la Tanzanie et la République démocratique du Congo» (RDC), a déclaré un porte-parole du HCR à Genève, Adrian Edwards, lors d'un point de presse.Plus de 25.000 ont fui au Rwanda, quelque 17.700 en Tanzanie et 8.000 dans la province du Sud-Kivu en RDC.

Les communautés internationale et régionale s'inquiètent depuis des mois du risque que la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat ne débouche sur des violences à grande échelle.

Le chef de l'Etat, déjà élu en 2005 et 2010, a été investi candidat le 25 avril par son parti le Cndd-FDD. Ses opposants jugent un troisième mandat inconstitutionnel, ce que réfute le camp présidentiel. La Cour Constitutionnelle, que les adversaires d'un troisième mandat jugent inféodée au pouvoir, a validé sa candidature.

Jusqu'à présent, les Burundais avaient fui vers le Rwanda et la RDC.«Mais au cours de la dernière semaine, nous avons aussi vu une forte augmentation des personnes demandant l'asile en Tanzanie -- 17.696 -- après la levée de restrictions d'entrée», a indiqué M. Edwards. Le porte-parole n'a pas pu donner de détails sur les restrictions qui existaient auparavant.

La majorité des réfugiés sont des femmes et des enfants, ces derniers voyageant souvent seuls. Selon le HCR, de nombreux barrages routiers ont été mis en place au Burundi, rendant plus difficile la fuite des réfugiés.

Les réfugiés arrivant au Rwanda disent avoir été intimidés par les jeunes militants Imbonerakure, qui peignent des «marques rouges sur les habitations des personnes à cibler», selon le HCR.
L'ONU a qualifié ces Imbonerakure de «milice» du pouvoir. Les adversaires du régime les accusent de se charger des basses oeuvres du Cndd-FDD, le parti présidentiel, d'être armés par les autorités et de prêter main forte à la police dans la répression de la contestation anti-Nkurunziza. Un sommet régional doit se tenir le 13 mai en Tanzanie pour tenter d'enrayer la crise.