Emouvantes cérémonies et imposante marche contre l’oubli

Publié par Azzedine Tiouri. le 08-05-2015, 18h52 | 51

C’est en présence du ministre des Moudjahidine, M. Tayeb Zitouni, du wali, M. Mohamed Bouderbali, du président de l’APW, M. Fateh Kerouani, des secrétaires généraux de l’ONM, d’organisations nationales ainsi que des autorités civiles et militaires de la wilaya, que Sétif a commémoré, hier, dans le souvenir et le recueillement, le 70e  anniversaire des massacres du 8 Mai 1945.

Comme chaque année, la commémoration des massacres du 8 Mai 1945 a été caractérisée par l’imposante marche de la fidélité et contre l’oubli organisée, hier, qui a rassemblé des milliers de citoyens, hommes, femmes, jeunes et enfants  qui n’ont pas vécu ce drame douloureux. Ils sont venus de toutes les contrées avoisinantes de la région, Djebel Babors, Béni Aziz, Amoucha, El Ouricia, Ain El Kebira, comme ce fut le cas le 8 mai 1945. Ils étaient tous là pour la mémoire collective et pour léguer de génération en génération, toutes ces pages d’histoire de notre pays écrites du sang des victimes de Mai 45 et des martyrs de Novembre 54, pour savoir que notre indépendance n’a été ni offerte, ni usurpée, mais bel et bien acquise et arrachée grâce à tous les sacrifices du peuple algérien depuis plus d’un siècle.

Comme ce fut le cas, un certain mardi 8 mai 1945, jour du marché hebdomadaire à Sétif, cette marche a emprunté le même itinéraire que celui de la manifestation pacifique sauvagement réprimée, ce jour-là, par les forces armées françaises et la police coloniale, dans le sang et la répression sauvage.

Comme il y a 70 ans, les jeunes scouts musulmans algériens (SMA) étaient déployés en avant du cortège qui s’est ébranlé devant la mosquée Abou Dhar Al-Ghaffari (ex-mosquée de la Gare) pour rejoindre, quelques mètres plus bas, l’avenue du 1er-Novembre 1954 et s’immobiliser devant la stèle érigée à l’endroit précis, sur l’avenue du 8 mai 1945, où fut assassiné le premier martyr de ces massacres, Saal Bouzid, un jeune scout de 23 ans, par un commissaire de police parce qu’il refusa de lui remettre l’emblème national qu’il tenait entre les mains.

Le cortège officiel fit une halte pour y déposer une gerbe de fleurs, lire la Fatiha et se recueillir à la mémoire de toutes les victimes de ces sanglantes et douloureuses journées. Ce fut des moments pleines d’émotion, empruntes de tristesse et de douleur, notamment pour les très rares rescapés qui ont vécu l’évènement.

Prenant la parole à cette occasion, après avoir transmis les chaleureuses salutations du président de la République Abdelaziz Bouteflika, le membre du gouvernement  n’a pas manqué de rappeler ‘’ le devoir de mémoire, s’agissant de la lutte du peuple algérien pour son indépendance n’incombe pas à la seule génération de Novembre et quiconque croit le contraire se trompe, et que ce devoir de mémoire est aujourd’hui l’affaire des générations montantes’’. Et de poursuivre :’’

Les douloureux évènements qui ont ensanglanté mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata et d’autres régions du pays avec leur lot de souffrances et de larmes ont fait jaillir une étincelle d’espoir, celle de voir l’Algérie recouvrer la souveraineté dont elle a été spoliée et retrouver une dignité foulée par le colonisateur’’.

Avant de  prendre part à la marche, le cortège ministériel s’est rendu au cimetière de Sid Saïd où il a déposé une gerbe de fleurs et se recueillir devant la fosse commune contenant des victimes de la répression sauvage du 8 mai 1945. Une fois la marche achevée devant le mausolée Saal Bouzid, la délégation officielle devait ensuite effectuer une halte devant la fontaine d’Ain El Fouara pour assister à un récital de chansons patriotiques entonnées par près de 200 élèves de la chorale de la maison de la culture Houari Boumediene, avant de visiter au club Internet d’Algérie Télécom, une exposition philatélique ayant pour thème le 8 Mai 1945, un Salon d’arts plastiques à la salle des fêtes de la municipalité ainsi qu’un concours de dessins d’enfants au jardin Emir Abdelkader.

Il est à rappeler que le ministre des Moudjahidine est arrivé la veille, c'est-à-dire le jeudi où il a procédé au lancement de la plateforme du tramway, à l’inauguration du Salon du livre avant de se rendre à Hammam Guergour où il a visité le centre de repos des moudjahidine.