Affirme l’historien et journaliste français: Gilles Manceron La prescription n’affranchit pas la France de sa responsabilité légale dans les massacres du 8 mai 1945

Publié par DK News le 08-05-2015, 18h54 | 44

Les participants au colloque international sur «les massacres coloniauxàcas des massacres du 8 mai 1945» ont considéré jeudi à Guelma que la prescription «n’affranchit pas le gouvernement français de sa responsabilité». La prescription ne dédouane pas la France de sa responsabilité internationale légale dans «les crimes sauvages perpétrés par le colonialisme le 8 mai 1945 à Guelma, Sétif et et Kherrata», ont-ils souligné.

Dans son intervention lors de la première séance du colloque, tenu à l’auditorium du nouveau pôle universitaire en présence des autorités locales, M. Aymane Salama, professeur de droit international à l’université du Caire, a estimé que la responsabilité de la France dans les crimes des forces françaises contre des Algériens désarmés reste «entière après 70 ans».Les règles de prescription «ne sauraient être appliquées dans ce cas», a-t-il estimé, ajoutant que les tentatives de la France de dégager sa responsabilité de ces crimes contre l’humanité et ce génocide n’ont «aucun fondement légal».

«Quand bien-même les auteurs directs de ces crimes sont morts et enterrés, le gouvernement français, lui, est bien là et il doit réparation aux victimes, incluant la reconnaissance, les excuses officielles et le dédommagement matériel», a estimé cet universitaire. De son côté l’historien, journaliste et militant de la Ligue française des droits de l'Homme, Gilles Manceron, a traité des «multiples entraves concrètes, politiques et légales» qui empêchent encore la France de reconnaître ses crimes en Algérie, le 8 mai 1945.

Un grand travail doit être réalisé pour «conduire certaines forces politiques françaises qui furent, de près ou de loin, impliquées dans ces crimes, à dire la vérité», a soutenu M. Manceron qui reconnaît l’existence, dans les milieux français, de «beaucoup d’ennemis de l’aveu». Pour cet historien, «70 ans après les faits (à) des défenseurs des droits de l’Homme continuent d’£uvrer en France pour pousser le gouvernement à dire la vérité et reconnaître ses crimes».

Ces actions, a-t-il affirmé, «se poursuivront (à) pour faire connaître les faits, notamment par l’exploitation des archives», a-t-il indiqué. Lors de la cérémonie d’ouverture du colloque, le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Salah-Eddine Seddiki, a estimé que les massacres du 8 mai 1945 sont «un épisode gravé de manière indélébile dans la mémoire et le c£ur de la nation du fait de l’horreur incommensurable qui s’était alors abattue sur le peuple algérien».

Le recteur de l’université de Guelma, Mohamed Nememcha, qui a associé cette 13ème édition internationale à la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» a rappelé que ce colloque, se déplacera à Sétif, samedi, puis à Bejaïa dimanche, après avoir été organisé mercredi à Constantine. Pas moins de 22 communications devaient être présentées durant la rencontre par des chercheurs et des spécialistes nationaux ainsi que de France, de Turquie, des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, d’Egypte, de Tunisie, de Palestine, du Sénégal et du Cameroun.