Soupçons de viols en Centrafrique : Washington réclame une enquête sur la réaction de l'ONU

Publié par DK News le 09-05-2015, 15h54 | 30

L'ambassadrice américaine à l'ONU Samantha Power a demandé vendredi une «enquête impartiale» sur la réaction de l'ONU quant aux accusations de viols d'enfants portées contre des soldats français en Centrafrique.

Cette enquête, a-t-elle expliqué, devrait se concentrer sur la rapidité avec laquelle les accusations ont été transmises aux autorités compétentes et avec laquelle celles-ci ont réagi, ainsi que sur la nécessaire protection de l'anonymat des victimes et des témoins.«Cette enquête impartiale doit être menée rapidement», a affirmé à la presse Mme Power. «Il faut que tous les individus, à la fois dans les Etats membres eux-mêmes et à l'intérieur de l'administration de l'ONU, qui ont été impliqués dans le traitement de ces graves accusations, se fassent connaître et révèlent tout ce qu'ils savent».

Cette enquête devra porter «sur la rapidité et sur la question de la protection des victimes et des témoins», a-t-elle précisé.Elle a qualifié les accusations, contenues dans un rapport de l'ONU, de «très crédibles et très troublantes» et a demandé que les pays concernés «agissent avec énergie pour déterminer les faits et punir tous les responsables». Interrogé sur ces propos, le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric a estimé que le plus urgent était de «s'assurer que justice soit rendue pour les victimes de ces viols présumés». «Il faudra à un moment ou un autre examiner comment cette affaire a été traitée», a-t-il ajouté.

Les autorités françaises ont ouvert une enquête fin juillet 2014, après avoir été saisies du rapport de l'ONU transmis à la mi-juillet par un fonctionnaire du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Anders Kompass. Ce dernier est sous le coup d'une enquête interne pour avoir fait fuiter le rapport sans en expurger les éléments permettant d'identifier victimes et témoins.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Zeid Ra'ad Al Hussein a estimé vendredi que la France avait tardé à ouvrir son enquête. Les viols dénoncés dans le rapport de l'ONU auraient eu lieu entre décembre 2013 et juin 2014, alors que la France menait en RCA l'opération militaire Sangaris et que l'ONU n'avait pas encore déployé dans le pays les Casques bleus de la Minusca.