RDC : l'ONU préfèrerait mener une offensive avec Kinshasa contre les rebelles

Publié par DK News le 09-05-2015, 15h56 | 44

L'ONU voudrait lancer une opération conjointe avec l'armée congolaise contre les rebelles rwandais dans l'est de la République démocratique du Congo et continue d'en discuter avec Kinshasa, a souligné vendredi le porte-parole de l'ONU.

«La Monusco (mission de l'ONU en RDC), a déclaré Stéphane Dujarric, poursuit ses discussions avec les autorités congolaises sur la possibilité d'opérations conjointes avec les FARDC (forces gouvernementales) contre les FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) et les ADF (Forces démocratiques alliées, rebelles ougandais).

«C'est le moyen privilégié et le plus efficace de neutraliser les groupes armés en RDC», a-t-il souligné. Cette mise au point intervient au lendemain de propos tenus à la presse à New York par le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous.

Il avait annoncé jeudi que la Monusco «menait des préparatifs» en vue d'agir séparément contre les FDLR, la coopération avec Kinshasa étant toujours bloquée. «Il faut aller de l'avant», avait-il affirmé.
La RDC a répondu vendredi qu'elle n'était pas opposée à une offensive séparée des Casques bleus contre les rebelles hutu rwandais actifs dans l'est du pays, faute d'accord entre Kinshasa et l'ONU pour combattre ensemble ces assaillants.

En février, la Monusco a suspendu son soutien aux opérations de l'armée congolaise contre ces rebelles, l'ONU reprochant à Kinshasa d'avoir nommé pour cette offensive deux généraux qu'elle soupçonne de graves violations des droits de l'homme.

Cette brouille a freiné le travail entre la Monusco et les FARDC sur le terrain alors que la situation sécuritaire se dégrade dans l'est, et plus particulièrement dans la province du Nord-Kivu, où plusieurs dizaines de groupes armés - dont les FDLR - sévissent.

Mardi, deux Casques bleus et deux civils sont morts dans une embuscade tendue dans le nord du Nord-Kivu. D'après la Monusco, l'attaque pourrait être le fait des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), soupçonnées d'avoir massacré depuis octobre plus de 300 personnes, surtout au Nord-Kivu.