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Le chef de service gynécologie-obstétrique à l’EPH de Bologhine le Pr Racim Khodja, invité hier du forum de DK News : Appel à la création d’unités médicales de préparation à l’accouchement

Publié par DK News le 09-05-2015, 19h42 | 1279
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Le chef de service gynécologie -obstétrique de l’EPH de Bologhine, Pr Racim Khodja, a appelé, hier, à la création d’unités médicales de préparation à l’accouchement pour faciliter l’acte physiologique de la délivrance de l’enfant et permettre à la femme d’accoucher sans difficultés et complication.

Le Pr Khodja qui était l’invité du forum du quotidien DK News consacré aux accouchements par césariene a estimé que le taux de césariennes a augmenté considérablement en raison, notamment, de l’absence de ce type d’unités qui sont spécialisées dans la prise en charge psychologique des femmes durant leur grossesse.

Ainsi, les unités de préparation de l’accouchement devront être constituées de sages-femmes, de gynécologues et de psychologues pour assister les femmes durant toutes leurs grossesses et leur apprendre à bien respirer et à pousser correctement durant l’accouchement, précisant, sur ce sujet, que Etant donné entre autre que ce travail d’assistance n’est pas fait en amont de l’accouchement, il s’avère que des complications peuvent survenir durant l’accouchement et obliger l’obstétricien à pratiquer la césarienne, a-t-il spécifié.

De plus, un accouchement non préparé peut avoir des conséquences sur le périnée en raison d’une éventuelle épisiotomie, causant des douleurs à la femme, des problèmes d’incontinences et des douleurs. La césarienne est une intervention chirurgicale qui est destiné à un accouchement qui présente un risque pour la maman et pour l’enfant ou dans le cas d’un accouchement qui est impossible par voie normale (basse).

Le même spécialiste a aussi indiqué que la césarienne peut être effectuée par prophylaxie, lorsque la femme souffre de diabète, d’hypertension artérielle ou d’autres maladies graves. Dans d’autres cas, la césarienne peut être d’urgence quand par exemple l’enfant se présente par le bas ou lorsque la maman souffre de pathologies qui contre-indiquent l’accouchement par voie basse.

En outre, l’invité de DK News a expliqué que pour réduire la mortalité maternelle causée une hémorragie, thrombose ou par infection, les gynécologues ont recours à la césarienne.
A titre d’exemple, il a précisé que le taux de mortalité maternelle est passé de 200 morts sur 100.000 naissances, après l’indépendance à 90 morts sur 100.000 naissances, actuellement.

Il a d’ailleurs ajouté, à cet effet, que la césarienne est une technique médicale bien maitrisée, qu’elle s’effectue en 10 à 20 min et que la parturiente peut quitter la maternité au bout de 24 à 48 heures.
Dans le service de gynécologie de l’EPH de Bologhine, sur les 20 accouchements journaliers, cinq d’entre eux se font par césarienne, a-t-il ajouté.Par ailleurs, le Pr Khodja a expliqué que les gynécologues optent pour la césarienne en raison des fréquences des poursuites judiciaires car de nombreuses femmes ont souvent recours à la justice lorsqu’il se produit des incidents lors d’un accouchement par voie basse.

S’agissant par contre des conséquences de la césarienne sur l’enfant, le chef de service gynécologie a mentionné que le bébé nait par césarienne doit passer par les soins néonataux et qu’il ne bénéficiera pas du premier lait maternel (colostrum) nécessaire au bon développement de l’enfant et au développement d’un système de défense immunitaire efficace.

Pour la femme, la douleur due à la césarienne et autres désagréments peuvent durer de deux jours à une année. Ainsi en vue de faire baisser le taux de césarienne, le spécialiste à plaider pour une formation correcte des médecins aux accouchements, à la diminution des pressions judiciaires à l’encontre des femmes et à la création d’unité de préparation à l’accouchement.

Pour rappel, le chef de gynécologie à prévenu que les césariennes ne doivent pas être fréquentes chez la femme car son corps ne peut supporter que 4 à 5 césariennes.

Par Par Sonia Belaidi


Entre césarienne de confort et césarienne d'urgence

 

Entre l'accouchement par césarienne et l'accouchement par la voie naturelle, peut-il être donné le choix à la patiente ou alors imposer à celle-ci l'un des deux procédés pour raison médicale ? Quelles implications sur le bébé, la maman mais aussi sur l'infertilité de la maman ?  Ces temps-ci, la césarienne en terme de débat est dans l'actualité.

Elle est désirée en termes d'esthétique car maintenant elle est maitrisée. Elle est également désirée par des femmes qui craignent une distanciation de la partie génitale. Rien que pour ces deux préoccupations de la patiente.

Il s'agit d'un thème qui préoccupe les femmes à la veille de la naissance de leur enfant, car elles  l'ont  porté durant neuf mois et sont assez conscientes  des implications que cela va engendrer sur leur avenir et celui de l'enfant attendu.

Il s'agit d'un thème difficile au regard des conséquences possibles. Thème d'autant difficile que   sensible et émotionnel. Il nous faut comprendre pour transmettre les messages en tant que membres de la presse, et les médecins doivent transmettre pour sensibiliser les populations  sur les consignes à observer.

Alors, le forum de DK News a invité hier le Pr Racim Khodja pour animer une conférence débat sur le thème «les accouchements par césarienne, indications thérapeutiques et risques potentiels pour la santé de la femme et de l'enfant». Le Pr est chef de service gynécologique et obstétrique à l'EPH de Bologhine.

Que cela concerne l'accouchement par le voie césarienne ou la voie naturelle, le risque existe toujours pour le bébé ou la maman. On dit toujours qu'il faut sauver la maman d'abord, si fatalement il y a un choix à faire. On différencie entre césarienne prophylactique et césarienne d'urgence. La césarienne d'urgence est envisagée quand le bébé souffre.

La césarienne d'urgence est pratiquée donc dans les cas d'infection, de sang coagulé morbide et mortelle. Les statistiques de mortalité maternelle indiquent un taux supérieur à 200/100 000 naissances. Il est aujourd'hui de 90/100 000 naissances.

Les implications sur la femme peuvent également relever de l'incontinence anale (infection) la thrombose, les douleurs lors de relations sexuelles. La césarienne présente  des risques hémorragie, de phlébite, ou d'embolie pulmonaire. Elle peut entrainer des risques de complications lors de futures grossesses.

L'OMS recommande que l'usage de la césarienne soit limité à des raisons médicales. Il y a un recours trop facile aux césariennes et ce dans le monde entier alors que la plupart d'entre elles ne sont pas  nécessaire médicalement. Les femmes qui demandent  à subir une césarienne ont des raisons liées à des évènements pour lesquels elles programment la naissance. Anniversaire à faire coïncider, entrée scolaire pour le gain d'une année, ou bien éviter la douleur des accouchements. La césarienne est dite de «confort ».

Il y a un recours trop facile aux césariennes et ce dans le monde entier alors que la plupart d'entre elles ne sont pas  nécessaires médicalement. Les femmes qui demandent à subir une césarienne ont des raisons liées à des évènements pour lesquels ils programment la naissance. Anniversaire à faire coïncider, entrée scolaire pour le gain d'une année, ou bien éviter la douleur des accouchements. La césarienne est dite de « confort ».

Concernant les douleurs, le professeur reconnait qu'il peut arriver mais dans des cas rares, que le patient peut se réveiller au cours de l'intervention chirurgicale.Concernant la formation, le Pr en appelle à des formatoins renforcées en formation paramédicale pour accompagner la grossesse durant tout le cursus, du lendemain de  conception  jusqu'à l'accouchement.

Par Said Abjaoui


Humaniser les maternités

Conférence-débat animée par le Pr Racim Khodja, chef de service de gynécologie-obstétrique de l’EPH de Bologhine « Il y avait 200 morts de femmes enceintes sur 100 000 en Algérie, 80 seulement aujourd’hui, nous espérons encore réduire le pourcentage dans les années qui viennent» annonce le conférencier.

Car «un accouchement,  n’est pas un acte banal et la césarienne encore moins» plaide-t-il
 La pratique de la césarienne, une opération chirurgicale qui se répand dans tous les pays du monde est en soi un choix à risques.

Avant de détailler risques et précautions, il y a lieu de reconnaître que la césarienne a permis des naissances sans souffrance aux bébés qui se présentaient mal, aux mamans qui ne pouvaient accoucher par voie basse pour de multiples raisons.

Dans quelles conditions la femme enceinte doit-elle, sur les conseils de ses médecins y recourir (l’OMS reconnaît le droit aux femmes enceintes de demander l’accouchement par cette technique) ?

Accouchements

Le choix d'accoucher par césarienne doit être mûrement réfléchi par la femme enceinte. En effet, comme tout acte chirurgical, l'accouchement par césarienne n'est pas anodin et comporte des inconvénients.

Toute opération chirurgicale nécessite l’administration d’un anesthésiant pour «  anéantir » la douleur. Il est arrivé que la dose d’anesthésiant ne soit pas suffisante ce qui accroît le stress de la parturiente. Qu’elle soit générale ou péridurale, l’anesthésie est un acte important qu’il faut bien maîtriser pour éviter les accidents.

La maman qui accouche par voie basse n’en a pas besoin. En post-opératoire, la maman qui a accouché par cette méthode est l’objet, normalement, d’attentions particulières. Elle doit rester en salle de réveil au moins 2 heures pour contrôler la tension, la température, la douleur, etc.
La maman qui a accouché par voie basse peut rentrer immédiatement dans sa chambre.

La durée d’hospitalisation

 Elle a tendance à diminuer et à ne pas dépasser 5 jours pour un accouchement naturel. La césarienne nécessite une hospitalisation plus longue, de minimum 7 jours. Les fils ou les agrafes sont enlevés au bout de 7 jours.

En Algérie, les cliniques privées qui pratiquent l’accouchement par césarienne ont un  rythme d’entrée et sortie plus rapide, le prix étant un facteur de libération rapide des lits occupés (l’accouchement en clinique privée est payable 75 000 DA/jour.)

A propos des coûts des accouchements, le professeur estime qu’ils sont plus élevés pour les établissements publics, «les lumières restent allumées tout le temps, le personnel mobilisé est plus nombreux, les prises en charge médicales et de confort sont des plus étendues. »

Fatigues

La maman qui a accouché par voie basse, en général, ne connaît  aucun problème, à part la fatigue du travail qui disparaitra après un repos suffisant.  Une femme qui a accouché naturellement, si elle n’a pas subi d’épisiotomie, ressentira peu de douleurs après l’accouchement, comparé à ce qu’elle a vécu avant et pendant l’accouchement.

« A l’inverse, la femme qui a accouché par césarienne connaîtra après l’intervention chirurgicale une fatigue intense et de violentes douleurs au niveau du ventre et de la cicatrice. C’est pourquoi des antidouleurs sont prescrits durant les premiers jours et les visites doivent être réduites au minimum. »

Dérangements

La femme césarisée a sauvé son bébé, mais elle-même a subi dans son corps des dérangements : «Les intestins ayant été bousculés par l’intervention chirurgicale. La perfusion est généralement maintenue chez la femme césarisée durant 24 à 48h, car la reprise d’une alimentation solide et liquide normale est impossible les premiers jours. Ce qui complique le rétablissement normal des fonctions de la nutrition et de la digestion »

Chez la maman césarisée, la sonde urinaire est maintenue environ 24h  après l’accouchement.
Chez la maman qui a accouché naturellement, pas de problème pour uriner, excepté les douleurs et sensations de brûlure provoquées par le passage de l’urine sur la plaie de l’épisiotomie !
L’épisiotomie est l’élargissement de la voie basse qui a une conséquence, celle de couper le réseau de nerfs importants dans la zone.

Cicatrices

La maman qui a accouché par voie basse peut prendre une douche rapidement en suivant les recommandations du médecin si elle a subi une épisiotomie. La maman césarisée ne peut pas se doucher les premiers jours et doit par la suite utiliser un pansement imperméable pour ne pas mouiller la cicatrice, ce qui n’est pas toujours évident. Au retour à domicile, elle doit éviter les efforts et le port de charges lourdes pendant un mois et apporter des soins spécifiques à sa cicatrice afin de permettre à celle-ci de se consolider correctement.  

La rééducation


« Même si le risque d'incontinence urinaire est moindre chez la femme césarisée que chez celle qui a accouché par les voies naturelles, la rééducation du plancher pelvien est indispensable. La femme césarisée pourra envisager des petits exercices au 4e jour mais devra attendre 6 à 8 semaines pour débuter une rééducation abdomino-périnéale intensive » reconnaît-on. La mère qui a accouché par les voies naturelles rétablit plus vite les muscles de l’abdomen.

Le contact mère-enfant

La maman qui a accouché par césarienne peut être frustrée parce qu’elle n’a pas le même contact charnel avec son nouveau-né une fois que celui-ci est extrait du ventre. Durant les deux premiers jours, cette frustration peut se poursuivre puisque la maman ne peut pas s’occuper de son bébé ni se mouvoir comme celles qui ont accouché normalement, à cause de la fatigue et de la douleur qui la submergent.

De plus, bébé n’aura pas bénéficié des substances protectrices qui se trouvent au passage de l’utérus L’allaitement peut être rendu un peu plus compliqué chez la maman césarisée, car il faut positionner bébé sans faire mal à la cicatrice. Sa mise en route peut être retardée du fait de l’intervention.

Humaniser la maternité

En plus du suivi médical durant la période de gestation, il est recommandé, après le 5éme mois, de préparer la future maman à la mise au monde de son enfant dans les meilleures conditions possibles.
La femme enceinte doit apprendre à respirer, à tousser, à pousser, à se positionner pour faciliter l’accouchement.

Cela existait ! Des émissions audiovisuelles, des écrits de vulgarisation avaient ce rôle.
Plus exigeante est la nécessité de réapprendre aux praticiens les gestes de l’accoucheur : «  Un collège de médecins européens s’est rendu compte que les plus mauvais accoucheurs étaient réputés les plus « expérimentés » ! », signale le professeur. « Il faut former plus de médecins gynécologues obstétriciens, plus de sages-femmes et de paramédicaux de qualité » espère M. Khodja.

De plus, l’assistance apprend que la maternité de Bologhine a été amputée d’une surface importante qui sert à une structure de néonatalité. Il en résulte que «  la maternité est obligée d’accueillir jusqu’à 4 femmes, par chambre » regrette le professeur Khodja. Le service pratique 20 accouchements par jour dont 9 césariennes !

Par O. Larbi


Elle serait l’une des causes du divorce: La césarienne à l’origine de problèmes «affectifs» !

 

D’après le Pr Khodja, de récentes études ont démontré qu’il y avait un lien direct entre l’accouchement par césarienne et l’apparition de certains troubles affectifs chez la mère. A cet effet, il paraît que les femmes qui ont accouché par voie césarienne ont moins de contacts proches avec leur nouveau-né.

Ces dernières seraient également plus exposées au divorce.  Par ailleurs, l’intervention qui nécessitait par le passé plusieurs heures, ne dure aujourd’hui que 10 à 20 minutes. La femme qui accouche récupère très vite et elle peut sortir de l’hôpital au maximum dans les 48h qui suivent l’opération.


Les femmes doivent être préparées psychologiquement

Durant son intervention, le Pr Khodja a plaidé pour la mise en place, dans les services de maternité, d’unités psychologiques pour la préparation des futures mères à l’accouchement par voie naturelle (basse). Ainsi, les sages-femmes pourront apprendre aux femmes en ceinte comment respirer pendant les contractions pour mieux gérer la douleur, ainsi que les différentes postures à prendre durant l’accouchement.    


Le taux de rotation des lits est à 150%: «Le service de maternité de Bologine surchargé»

Avec 20 accouchements programmés quotidiennement dont 9 par voie césarienne, le service de maternité de Bologhine a besoins de beaucoup d’espace pour bien prendre en charge les femmes en ceinte avant, pendant et après l’accouchement.

«De l’espace il y en avait suffisamment dans le service avant la création d’un service de néonatologie au détriment de l’espace réservé au service de maternité. Aujourd’hui, le nombre de place est devenu insuffisant et le taux de rotation des lits est à 150%», a indiqué le Pr Khodja.
Par R.R

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