Violation des droits de l'homme au Sahara occidental par le Maroc : un mode de gestion systématique

Publié par DK News le 11-05-2015, 17h25 | 33

La violation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental est érigée comme un mode gestion systématique par le Maroc pour mater toute action et expression revendiquant l'indépendance de ce territoire, déplorent des associations de défense des droits de l'homme. En prorogeant d'une nouvelle année le mandat de la Minurso, le Conseil de sécurité de l'Onu n'a pas pris en considération les appels insistants pour l'élargissement des prérogatives de cette mission onusienne à la surveillance des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental.

Il s'était en effet contenté de souhaiter que l'état des droits de l'homme dans ce territoire occupé par le voisin marocain, «connaisse une amélioration», faisant ainsi fi des attentes exprimées non seulement par les Sahraouis mais également par des Organisations régionales, à l'instar de l'Union africaine (UA), d'une partie de la communauté internationale, de mouvements et autres associations solidaires de la cause sahraouie, de politiques et de défenseurs des droits de l'homme des quatre coins de la planète.

Si cette exigence est, depuis quelques années déjà, remise fréquemment sur le tapis, c'est parce qu'elle est justifiée par les pratiques répressives des forces d'occupation marocaines face aux revendications de l'indépendance pacifiquement exprimées par les Sahraouis dans leurs territoires occupés.

L'actualité qui parvient de ce territoire est ainsi faite d'épisodes quasi quotidiens de répression, de violence et d'intimidations répétitifs et systématiques de la part des forces de sécurité marocaines à l'encontre des manifestants sahraouis qui réclament leur droit à l'autodétermination.
Comme pour chaque action similaire, les forces de sécurité marocaines ripostent par l'arrestation des auteurs de l'initiative, amenant il y a quelques jours, des familles sahraouies à observer, en guise de réaction, un rassemblement de protestation devant le siège de la police de Dakhla, exigeant la libération de tous les détenus politiques.

Vendredi dernier, une manifestation pacifique de jeunes chômeurs sahraouis a été réprimée par les forces d'occupation marocaines, pour avoir exigé, à l'occasion de la célébration de la journée internationale du travail, leur droit à l'emploi. Le sort des disparus sahraouis (plus de 500 dénombrés) constitue, par ailleurs, une expression évidente de la violation du droit le plus sacré, à savoir celui à la vie. Les familles des disparus, organisées au sein d'une association qui porte leur nom, continuent à revendiquer de connaître le sort des leurs pour pouvoir faire leur deuil.
Récemment, elles ont interpellé la communauté internationale afin qu'elle exerce des pressions sur le Maroc sur ce dossier, au moment ou il est également acculé sur sa responsabilité au sujet des fosses communes, dévoilées en 2013 dans les territoires libérés sahraouis, une pratique qui reflète la nature répressive et meurtrière du régime marocain, avaient alors alerté les Sahraouis.

Un front international de solidarité élargi et agissant

Face aux dénis de la légalité internationale commis par le Maroc, la cause sahraouie bénéficie de plus en plus d'un front international de solidarité élargi et agissant. En témoignent les nombreuses manifestations de soutien exprimées tout au long de l'année réclamant aussi bien la reconnaissance du droit à l'autodétermination des Sahraouis que la cessation des violations répétées des droits humains dans les territoires occupés du Sahara occidental.

Il en est ainsi des conférences internationales de solidarité abritées dans des villes d'Europe, d'Afrique ou d'Amérique latine qui voit, à chaque fois, une plus large participation des délégations étrangères représentant tous les continents et divers pays,de même qu'une plus grande adhésion de sympathisants et de défenseurs de la cause sahraouie.

Même depuis la France, un pays ouvertement aligné sur la thèse marocaine, les voix appelant à l'exercice de la légalité internationale pour les Sahraouis se font nombreuses. Il y a quelques jours, un vingtaine d'associations avaient lancé un appel au président français, François Hollande, dans ce sens l'alertant, par ailleurs, sur les pratiques de la torture et de la répression exercées couramment dans les territoires sahraouis occupés, dont les richesses naturelles sont pillées par le Maroc et certaines firmes internationales en violation du Droit international.

En plus du recouvrement de la souveraineté du peuple sahraoui sur son territoire, le respect des droits de l'homme constitue ainsi une autre priorité pour les défenseurs de la cause sahraouie, et une responsabilité qui interpelle l'organisation onusienne ainsi que l'ensemble de la communauté internationale.