Ebola: Une ONG craint de potentielles rechutes dans les mois à venir en Guinée et en Sierra Leone

Publié par DK News le 11-05-2015, 18h19 | 29

L'épidémie hémorragique Ebola fait craindre de potentielles rechutes dans les mois et années à venir dans deux des trois pays les plus touchés de l'Afrique de l'ouest, la Sierra Leone et la Guinée, a averti lundi une ONG.

Action contre la Faim (ACF), une ONG présente au Libéria, en Sierra Leone et en Guinée, s'est réjouie de l’éradication du virus sur le sol libérien. Cependant, a-t-elle mis en garde, l'«épidémie d’Ebola n’est toujours pas maîtrisée en Sierra Leone et en Guinée, et le caractère endémique du virus fait craindre de potentielles rechutes dans les mois et années à venir». Beaucoup d'organisations avaient également insisté sur la nécessité de maintenir la vigilance et la mobilisation en raison de la présence du virus en Guinée et en Sierra Leone, malgré que le nombre de nouveaux cas est en baisse.

Le dernier cas déclaré d’Ebola au Liberia remonte au 20 mars dernier. Après 42 jours consécutifs sans nouveau cas, soit deux fois la période d’incubation, l'organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé samedi que le Libéria a remporté la bataille contre le virus. «Aujourd'hui, 9 mai 2015, l'OMS déclare le Liberia exempt de la transmission du virus Ebola.

Alex Gasasira, responsable de l'OMS, estime que cela représente «une réalisation monumentale» pour le Liberia, qui a décompté en un an plus de 4.700 morts sur quelque 10.500 cas, avec, au pic de l'épidémie entre août et septembre 2014, «300 à 400 nouveaux cas par semaine». Pour Action contre la faim, la mobilisation des communautés pour contrôler l’épidémie est au cœur de cette victoire.

«La crise d’Ebola en Afrique de l’Ouest a mis en évidence l’importance de la mobilisation communautaire, qui permet une meilleure compréhension et perception des enjeux liés au virus. Si le traitement médical des patients est essentiel pour soulager leurs symptômes et augmenter leurs chances de survie, l’implication des communautés a une place prépondérante dans le contrôle de l’épidémie», souligne l'ACF.

L'épidémie, apparue fin décembre 2013 dans le Sud guinéen, a frappé de plein fouet la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, Etats voisins où se comptent la grande majorité des quelque 11.000 morts identifiés sur près de 26.600 cas recensés, d'après le dernier bilan de l'OMS.

Des experts mandatés par l'ONU dénoncent le retard et les défaillances de l'OMS

Un groupe d'experts indépendants mandaté par l'ONU a dénoncé lundi dans son rapport le retard et les défaillances de l'OMS dans la gestion de «l'épidémie sans précédent» d'Ebola.Le groupe «ne comprend toujours pas pourquoi des avertissements précoces lancés de mai à juin 2014 n'ont pas abouti à une réponse adéquate et sérieuse», selon le rapport publié lundi.

L'OMS a déclaré une urgence de santé publique mondiale provoquée par Ebola seulement le 8 août.
L'épidémie d'Ebola a touché 26.000 personnes, essentiellement dans 3 pays d'Afrique occidentale, et plus de 10.900 en sont mortes en Guinée, Liberia et Sierra Leone.

Devant les lenteurs de l'OMS à réagir, des Etats-membres de l'organisation ont demandé à un groupe d'experts en mars dernier d'examiner les raisons des dysfonctionnements. «Il y a un consensus fort pour dire que l'OMS n'a pas une capacité et une culture suffisamment fortes pour mener des opérations d'urgence», accuse encore le rapport. Le groupe a été mis en place le 9 mars dernier, avec pour mission d'évaluer «tous les aspects de l'action de l'OMS» face à l'épidémie Ebola.