Le pétrole progresse porté par un dollar faible et des stocks américains prévus en baisse

Publié par DK News le 13-05-2015, 17h58 | 30

Les prix du pétrole progressaient mercredi en cours d'échanges européens, toujours aidés par un affaiblissement du dollar en attendant les données officielles sur les réserves américaines de pétrole qui pourraient montrer une nouvelle baisse des stocks de brut.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 67,22 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 36 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 53 cents, à 61,28 dollars.En effet, le dollar restait affaibli, notamment face à l'euro, un mouvement qui rend plus attrayants, car moins onéreux, les achats de brut libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.

En outre, les investisseurs saluaient l'annonce d'une baisse de 2 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 8 mai, selon des chiffres publiés mardi par l'API.
Ces données alimentaient les espoirs des investisseurs de voir les chiffres officiels établis par le département américain de l'énergie (DoE) montrer mercredi une baisse la semaine dernière des stocks aux Etats-Unis pour la deuxième semaine consécutive.

Les réserves d'essence devraient avoir progressé de 250.000 barils, tandis que celle de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) s'être étoffées de 750.000 barils.Cependant, en dépit du récent rebond des cours du pétrole, le secteur reste marqué par une offre surabondante, a estimé mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE), avertissant que "les fondamentaux à court terme du marché semblent toujours relativement peu solides".

La production des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) continue à progresser, à 31,2 millions de barils par jour (mbj) en avril, au-delà du quota théorique de l'organisation de 30 mbj, tandis que du côté des pays non-Opep, l'affaiblissement du pétrole de schiste aux Etats-Unis est compensé par d'autres sources, a estimé l'organisation dans son rapport mensuel de mai sur le pétrole. L'Opep avait de son côté légèrement révisé mardi à la hausse sa prévision de demande de brut en 2015 tout en soulignant que le marché mondial faisait toujours l'objet d'une "surabondance" d'offre.


Le pétrole rebondit pour finir à 60,75 dollars le baril à New York

Les cours du pétrole ont rebondi mardi à New York pour terminer la séance en nette hausse, portés par un reflux du dollar à la veille de nouveaux chiffres sur l'état des stocks américains.
Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin a gagné 1,50 dollar à 60,75 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).«Le dollar est en baisse et c'est un facteur essentiel de soutien» des cours, a souligné Jason Schenker, chez Prestige Economics.

D'autres matières premières dont les échanges sont libellés en devise américaine voyaient également leurs cours orientés à la hausse, car les acheteurs munis d'autres devises disposent d'un pouvoir d'achat augmenté. John Kilduff, chez Again Capital, a pour sa part estimé que «les investisseurs jouent la sécurité en achetant des actifs tangibles» face à la baisse des marchés obligataires et boursiers, et se réfugient dans les matières premières et l'or.

Le rendement des bons du Trésor américain à 30 ans est installé depuis lundi au dessus de 3%, pour la première fois depuis décembre.Matt Smith, chez Schneider Electric, mentionnait aussi parmi les facteurs de hausse un rapport publié lundi soir par le ministère de l'Energie (DoE), annonçant pour juin un repli de 86.000 barils par jour au total de la production de pétrole dans sept grands bassins schisteux des Etats-Unis.

Cette prévision semble cependant mal s'accorder avec le ralentissement du rythme de fermeture des puits de forage révélé vendredi par la société de services pétroliers Baker Hughes. Certaines régions, comme le riche bassin de schiste de Bakken (nord des Etats-Unis), ont même vu le nombre de puits en activité augmenter pour la première fois de l'année la semaine dernière.

Si le mouvement se confirmait, cela pourrait relancer les craintes que les cours du pétrole, en hausse de quelque 40% depuis la mi-mars, ont de nouveau atteint un niveau auquel il redevient rentable de produire du pétrole de schiste.En tout état de cause les investisseurs cherchaient déjà à se positionner par rapport aux chiffres hebdomadaires sur les stocks américains. L'association professionnelle API devait en fournir une première estimation mardi soir après la clôture, avant les chiffres officiels attendus mercredi à 14h30 GMT.

Selon les analystes interrogés par l'agence Bloomberg, le département américain de l'Energie (DoE) pourrait faire état d'une baisse de 500.000 barils des stocks américains de brut lors de la semaine achevée le 8 mai, ce qui serait un deuxième recul en deux semaines.