Le Pr Habib Douagui, chef de service pneumo-allergologie au CHU de Béni Messous, invité, hier, du forum de dk news : La rhinite allergique touche 25 % de la population de moins de 50 ans

Publié par DK News le 19-05-2015, 19h40 | 1578

Environ 25 % de la population algérienne, soit 3 millions d’Algériens souffrent d’une rhinite allergique qui peut évoluer en asthme dans le cas où le malade n’est pas pris en charge médicalement et ne suit pas un traitement médical, a indiqué, hier, le Pr Habib Douagui, chef de service pneumo-allergologie, au CHU Beni Messous.

Invité au forum du quotidien DK News consacré à la rhinite allergique, le Pr Douagui qui est aussi président de la Société africaine d’allergologie a mis en exergue l’importance du diagnostic précoce pour éviter les complications de la maladie, notamment l’asthme bronchique.Les maladies allergiques sont considérées comme des maladies du siècle car les maladies allergiques ont doublé en vingt ans.

Cinq cent millions de personnes dans le monde ont une rhinite allergique et trois cent millions souffrent d’asthme. « Derrière chaque rhinite se cache un asthme », a-t-il rappelé, précisant que les deux maladies sont liées. Les maladies allergiques sont classées à la 4eme place des préoccupations en matière de santé, selon les informations de l’OMS.

En outre, la rhinite allergique et un asthme bronchique influe directement sur la qualité de vie, a-t-il précise. A ce sujet, dans 50 % des cas, la rhinite allergique est associée à l’asthme bronchique.
La rhinite allergique est caractérisée par un écoulement nasal, éternuement, nez qui gratte et nez bouché.

Le généraliste doit être formé à la prise en charge de la rhinite allergique

Selon le même intervenant, en plus des symptômes cités ci-dessus, le malade peut aussi présenter une conjonctivite allergique. Pour le diagnostic, un consens international regroupe les principaux symptômes et caractéristique de la rhinite qui permet aux généralistes, allergologue et pneumologue de parler le même langage.

Il a d’ailleurs insisté sur le rôle du médecin généraliste qui représente le premier chainon de la chaine médicale, d’où l’utilité d’une formation continue,  adéquate et généralisée à tout le pays des médecins généralistes.Lorsque par contre le médecin généraliste doute sur un diagnostic, il est dans l’obligation de demander un avis au spécialiste et de se former continuellement, a-t-il noté.

Pour ce qui est du diagnostic, il est principalement clinique à travers un interrogatoire minutieux et policiers et des tests cutanés allergiques où une gouttes d’un allergène est déposé sur la peau pour déterminer au bout de vingt minutes si le patient réagi positivement ou négativement à un certain nombre d’allergène.

Pour l’hôte de DK News, un autre examen biologique peut aussi être effectué par un prélèvement de sang pour rechercher les antis corps du type IGE.Quant au traitement, lorsqu’il s’agit d’une rhinite saisonnière, un traitement ponctuel peut être suffisant et facilement gérable par un généraliste par exemple.

Lorsque par contre la rhinite est associée à un asthme, le malade doit être orienté vers un service de pneumo-allergologie pour effectuer des tests respiratoire.S’exprimant sur les allergènes, le Pr Douagui a souligné qu’ils sont de plusieurs type, citant par exemple les acariens qui se nourrissent de la peau et des cheveux et se développent dans un environnement humide.

Les principales causes de la rhinite allergique

Dans 70 % des cas des rhinites et des asthmes, le principal allergène est l’acarien, a-t-il souligné.
Dans les 30 % de cas restant, les pollens, les polis et excréments d’animaux et insectes (chats, chiens, rats et cafards) sont la cause des rhinites.

Les aliments peuvent également causés des rhinites comme le lait de vache, les arachides, les fruits et fruits de mers et ces allergies se manifestent généralement par des dermatoses et des problèmes digestives.Les médicaments et les piqures d’insectes sont aussi imputables dans la même pathologie, a-t-il dit.
S’agissant des traitements, l’orateur à signifier que tous les traitements contre les allergies sont disponibles en Algérie.

Les traitements, d’après lui, sont des traitements anti-histaminiques pour lutter contre le médiateur chimique (histamine) et un corticoïde nasal pour lutter contre les écoulements.Pour l’asthme caractérisé par une inflammation, un bronchodilatateur et anti-inflammatoire est indiqué.
Il a aussi insisté sur la bonne qualité de vie car le traitement médical est insuffisant et pour ce faire il est important d’éviter l’allergène.

Les recommandations émises par l’expert en matières d’éviction résident dans l’ouverture des fenêtres pour bénéficier du soleil, mettre une coupure entre l’enfant et l’acarien par la couverture du matelas par une toile cirée, éviter dans les chambres les mousses, les tentures, les tapis, les peluches, la laine, éviter la bibliothèque dans la chambre, nettoyer la maison avant d’allumer le chauffage au mois d’octobre, éviter les nettoyages aux produits toxiques en présence des allergiques et interdiction totale de fumer dans la chambre.

Par Sonia Belaidi


Causes, traitement et prévention : Habib DOUAGUI pour la multidisciplinarité et la hiérarchisation des soins

Habib DOUAGUI pour la multidisciplinarité et la hiérarchisation des soins Le professeur, chef de service de pneumologie eu CHU de Beni-Messous a tenu une conférence au Forum de DK news, après une réunion du conseil scientifique de cet établissement.

Le professeur Douagui est l’organisateur du congrès «  Euro-Africain d’allergologie et d’immunologie clinique » qui se tiendra à l’hôtel Sheraton du 27 au 29 mai 2015 Depuis 30 ans le professeur Douagui lutte contre les maladies des voies respiratoires et des bronches.

Il connaît parfaitement en tant qu’expert les voies et moyens pour les prendre en charge à la satisfaction des politiques de santé publique et de l’économie de santé.

Fidèle

Le professeur  est fidèle à ses déclarations : « L’Algérie connaît actuellement une transition épidémiologique caractérisée par une augmentation de la prévalence des pathologies chroniques et notamment respiratoires et allergiques. De plus ces pathologies sont sous-diagnostiquées, sous-traitées et insuffisamment prévenues car il n’existe pas actuellement un programme national de santé publique portant sur la prise en charge globale de ces pathologies. »

En réponse aux « préoccupations des décideurs et des professionnels de la santé », il préconisait « de mettre en place un programme national contre les maladies respiratoires et les allergies dont les objectifs seront :

- De coordonner l’ensemble des actions de santé publique actuellement entreprises dans ce domaine par l’ensemble des professionnels de la santé du pays - D’obtenir des indicateurs de santé fiables non disponibles actuellement pour évaluer les besoins de santé (incidence, prévalence, facteurs de risques tels que la pollution atmosphérique extérieure et la pollution de l’environnement intérieur, le tabagisme, les allergènes, les agents professionnels inhalés, les facteurs génétiques)

- De proposer des stratégies spécifiques réalisables sur le terrain par des recommandations en matière de prise en charge et de contrôle de ces pathologies respiratoires chroniques. »
Depuis 8 ans, le président de la Société algérienne d’Allergologie et d’immunologie clinique s’attache à « sensibiliser et d’informer sous l’égide du Ministère de la Santé, l’ensemble des partenaires impliqués et intéressés par cette Alliance Globale contre les Maladies Respiratoires Chroniques (les Politiques, les Sociétés Savantes, les Associations de Malades, les médias.» C’était, il y a 8 ans.

Multidisciplinarité

Sa conférence au Forum de DK news, où il a ses habitudes de lanceur d’alerte a mis en relief la nécessaire collaboration de tous les spécialistes pour le traitement des maladies selon des protocoles admis par l’OMS et donc la communauté scientifique internationale :

« Cette démarche consensuelle repose sur le médecin généraliste. Et en matière de diagnostic de la rhinite allergique, une personne qui éternue, qui se gratte le nez, a les voies nasales bouchées et un écoulement par ces mêmes voies, est atteinte d’une rhinite allergique qui peut avoir pour agent les pollens des arbres et des herbacées, des acariens, des aliments et des produits ménagers ainsi que d’origine professionnelle dans la mesure où des travailleurs sont allergiques au ciment, à la farine, etc. »

Le professeur Douagui recommande au personnel médical de procéder «  à un interrogatoire très poussé, très approfondi pour connaître la cause de l’allergie. » Il signale d’autre part que « derrière 50% des rhinite allergiques se cache un asthme bronchique. »

Cette éventualité prouvée est pour le professeur, un argument pour que le médecin qui ne vient pas à bout d’une rhinite après la durée normale d’administration de médicaments appropriés doit orienter le patient vers un allergologue, un pneumologue, un spécialiste ORL, un oncologue.

Hiérarchisation

La hiérarchisation des soins est une recommandation du professeur Douagui. Elle entre en ligne de compte pour réduire les coûts de prise en charge médicale : Il faut améliorer la prévention pour réduire la facture des soins et des médicaments (qui sont tous disponibles en Algérie).

Le professeur défend aussi l’obligation de la formation continue des médecins par le ministère de la santé et de celui de l’enseignement supérieur, non seulement dans les grandes villes mais surtout à l’intérieur du pays.

Par O. Larbi


L’épidémie du siècle

Rhinite allergique. Quand bien même qu'il ne s'agit pas d'une maladie rare avec la crainte de médicaments indisponibles et qu'il ne s'agit pas d'une maladie mortelle avec la terrible angoisse qui en découle naturellement, il n'en demeure pas moins qu'elle est redoutée pour l'inconfort qu'elle induit sur la qualité de vie.

Jugez-en lorsque vous éternuez par salves de 10 ou 15 fois et qu'éternellement  vous avez le mouchoir à la main car le nez ne s'arrête pas de couler.Le thème a été estimé comme très important, assez tout de même pour inviter au forum de DK News le professeur Habib Douagui, chef de service pneumo allergologie, pour une conférence débat portant sur «la rhinite allergique,  causes, traitement et prévention».

Le professeur exprima d'abord son soutien à la presse qui est incontournable dans les relations entre les médecins et les populations. Il exprima sa sympathie pour la presse dont nombre de journalistes ont été assassinés pour le combat qu'ils menaient pour la démocratie.Il a exprimé sa satisfaction devant les propos prononcés par une journaliste américaine à Alger.

1) attention, vérifier la source que vous nommez.
2) Les journalistes doivent se spécialiser .
3) j'ai honte de venir à Alger car je n'ai pas vécu avec les drames de la décennie 90.
Pour en revenir au sujet, le Professeur affirma que la rhinite est l'épidémie du siècle.
Elle touche 500 millions de personnes dans le monde, dont 300 millions ont l'asthme allergique et dont qui présentent les mêmes cellules histologiques. En Algérie, il y a 1,5 million d'asthmatiques.
Derrière la rhinite, il y a l'asthme. L'OMS évalue le coût à 12 milliards de $ (hospitalisation  +coûts directs et indirects.

La qualité de vie n'a ni coût ni prix. La rhinite allergique est une inflammation des voies aériennes supérieures respiratoires. Elle intervient sur un terrain allergique. En France, elle touche plus de 25% des catégories d'âge des moins de 50 ans. Il existe deus types de rhinite dont la première est dite persistante, car sévit durant toute l'année et dont la deuxième est allergique saisonnière.
Les symptômes sont identiques. Eternuements par salves, nez qui coule, conjonctivite. Ce sont des symptômes qui peuvent faire penser à un rhume classique, mais en réalité peuvent  concerner une rhinite d'origine allergique.  

A ce niveau, il faudrait consulter le médecin généraliste qui décidera de la suite à lui donner en fonction des données qu'il aura recueilli au cours du diagnostic qu'il pratiquera par des examens cliniques.

Quatre signes à relever au cours de l'exploration fonctionnelle respiratoire. 1) Les arcariens, parasites de nuit qui mangent les poils de cheveux et la peau. 2) pollen d'arbre et herbacé 3) animaux d'accompagnement cafards, et allergie au cheval, aux urines de rat,. Il faut demander la fionction du malade car là se trouve le facteur de l'allergie. 4) Aliments. Lait de vache (enfa    nts) arachide, crevettes, crustacés, poisson blanc, médicaments (pénicilline aspirine), piqûres d'abeilles ou de guêpes (piqûres peuvent provoquer la mort)

La santé relève d'une responsabilité collective. Recommandations anti-acridiennes, avec le soleil meilleur traitement (de 11h à 13h plage d'exposition) - recouvrir le matelas de toile cirée très fine, et de 2 draps et non pas 1, pas de rideau, piège de poussière...

Par Said Abjaoui


Formation continue :«Indispensable pour améliorer la qualité des soins»  

 

Le Pr Douagui a plaidé pour la mise en place d’un programme national de formation continue dont l’objectif est de perfectionner les connaissances médicales des professionnels de santé afin d’améliorer la qualité des soins et le bien-être des patients, et ce au niveau des 48 wilayas.

«Alger n’est pas l’Algérie. Les formations continues qui sont actuellement organisées par des sociétés savantes sont concentrées dans la capitale et dans les grandes villes du Nord. Aux Etats-Unis, les médecins qui n’accumulent pas au moins trois formations continues se voient systématiquement fermés leurs bureaux. Aujourd’hui, il est nécessaire d’institutionnaliser et de rendre obligatoire ces formations qui doivent être régulièrement organisée par les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur», a souligné le Pr Douagui.


Ils sont à l’origine de 70% des allergies: Attention aux acariens !

Le chef de service pneumo-allergologie au CHU de Beni Messous a mis en garde contre les acariens qui sont à l’origine de la survenue de 70% des allergies. Visibles uniquement au microscope, ces parasites qui se nourrissent des bouts de peau et des chevaux que nous perdons quotidiennement, produisant des allergènes respiratoires qui sont responsables de maladies allergiques.

Les mesures d’éviction recommandées par les spécialistes sont le soleil et l’air frais. «Nous avons 300 jours de soleil par an. Ouvrir quotidiennement les fenêtres et exposer les matelas et oreillers au soleil trois fois par semaine, de préférence entre 11h du matin et 13h, suffit pour détruire les acariens. Il faut aussi éviter les pièges à poussières, à l’image des tapis et les vieux bouquins et veiller à laver les peluches des enfants au moins une fois par mois à 60°», a indiqué le Pr Douagui.


10% des algériens sont sensibles aux cafards: Une allergie à prendre au sérieux

D’après une étude, 10% des algériens seraient sensibles aux cafards alors que 1% y seraient allergiques. Cette pathologie qui peut paraitre anodine, peut poser de graves problèmes aux malades. «Aux Etats Unis, un enfant a fait un choc anaphylactique après avoir avalé un de ces insectes. L’allergie aux cafards est une maladie chronique qui doit être traitée et prise au sérieux» a fait
savoir le Pr Douagui.


Le 31 mai au CHU de Beni Messous Journée de sensibilisation contre le tabac

A l’occasion de la journée mondiale contre le tabagisme, le Centre hospitalo-universitaire de Beni Messous, organisera le 31 mai, une journée d’information et de sensibilisation sur les dangers du tabac.
Par R.R