
Des cadres des différentes filiales du groupe Khalifa accusés d'»abus de confiance», ont justifié mardi devant le tribunal criminel de Blida, la non restitution des véhicules de service par la situation «opaque» et «confuse» qui prévalait à cette époque concernant le devenir de tout le groupe, avant le début de sa liquidation en 2003.
Le directeur de la filiale Khalifa Graphisme et impression (KGI), Mohamed Belkebir Omar, accusé d’abus de confiance pour avoir gardé et utilisé le véhicule de service, a expliqué qu’»il ne savait pas à qui remettre le véhicule en question», vu que la situation était confuse avec le début des déboires du groupe Khalifa, précisant que le véhicule en question «appartenait à la famille Khelifa et non pas à la Banque».
Répondant à la question sur ses contacts avec l’ex-PDG du groupe, Rafik Abdelmoumène Khelifa, le cadre transfuge de Saidal d’abord et de Khalifa médicaments ensuite, a déclaré qu’il «n'a pas rencontré un seul membre de la famille Khelifa, encore moins Rafik Abdelmoumène». «L’ex-P-DG m’a appelé deux fois dont une pour m’intimer l’ordre d’imprimer des Affiches géantes du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, que des parties ont tenté d’empêcher», a-t-il dit sans les nommer, expliquant qu’une commune d'Ain Defla avait passé commande pour l’impression desdites affiches pour la campagne électorale de 2004.
L’accusé a expliqué que la KGI était la seule entreprise à disposer d’un matériel sophistiqué dont un traceur géant et une impression numérique à l’époque.Meziane Bentahar qui a rejoint Khalifa médicament en 2002, a indiqué qu’il avait reçu une correspondance du directeur général de la filiale du médicament, Bekhti Brahim, l’informant de la rupture de la relation de travail mais aussi lui demandant de «garder le véhicule jusqu'à ce que les choses s’éclaircissent».
L’autre prévenu, Sbiri Mehdi, ex-directeur technique dans l’entreprise de médicaments abonde dans le même sens, indiquant qu’il était dans l’obligation de garder le véhicule de type Opel, jusqu’en 2005, date à laquelle il l’avait remis à la Gendarmerie nationale, parce qu’»il y avait beaucoup de rumeurs qui circulaient concernant le groupe et on ne savait pas à qui nous adresser», précisant qu’il «ne pensait pas que la filiale de médicament était concernée par la liquidation».
Le dernier accusé à comparaître durant cette journée est l’ex-directrice de Khalifa TV et News, Samira Bensouda, accusée d’abus de confiance pour avoir pris un véhicule de type Polo, une accusation qu’elle a niée catégoriquement, s’interrogeant comment pouvait-elle «garder un véhicule de deux sous alors qu’elle avait elle-même restitué des équipements estimés à des milliers de dollars par un huissier de justice qu’elle avait payé par ses propres moyens?»
Mme Bensouda qui a rappelé qu’elle a été déléguée à ce poste par l’ancienne ministre de la Communication et la Culture Khalida Toumi, et payée par le ministère, a estimé que «Khalifa TV et Knews ont gêné beaucoup de monde à cette époque au vu de la conjoncture politique du pays, sachant qu’elles se sont attelées à donner une meilleure image de l’Algérie».
«Comment expliquer que les premières attaques venaient de l’étranger? D’abord un député français de l’extrême droite, la chaîne marocaine 2M, ensuite la presse française relayée ici en Algérie», a-t-elle dit avant d’ajouter que «les choses n’étaient pas claires et des questionnements concernant cette affaire persistent».
Bensouda Samira a expliqué par ailleurs concernant le véhicule de service que non seulement elle ne l’a pas utilisé, mais qu’elle avait aussi l’autorisation du liquidateur Moncef Badsi, de le garder jusqu’à la fin de sa mission et qu’elle l'avait restitué à son retour de l’étranger.