Séisme au Népal: Un mois après la secousse dévastatrice, le pays tente de se relever

Publié par Kosseylah Benali le 24-05-2015, 17h34 | 26

Un mois après le puissant séisme de magnitude 7,8 qui a frappé le Népal, provoquant la mort de plus de 8.500 personnes et la destruction de milliers maisons, ce petit pays accroché à l'Himalaya tente de se relever, lançant un appel aux dons internationaux pour entamer la reconstruction.

Il s'agit du plus puissant tremblement de terre ayant secoué le Népal depuis celui du 15 janvier 1934, dont la magnitude avait été estimée à 8 et qui avait fait 17.000 morts. C'est aussi le plus important séisme au monde depuis celui de magnitude 8,2 survenu en avril 2014 au Chili.

Selon le dernier bilan 8.000 personnes ont trouvé la mort le 25 avril dernier et environ le double ont été blessées dans un pays qui compte quelque 28 millions d'habitants.
En outre, près 400.000 maisons ont été détruites et des centaines de milliers de Népalais mis à la rue dans 39 des 75 zones administratives du pays, d'après les Nations unies.

Fait rarissime, le séisme du 25 avril a été suivi quelques jours plus tard par une autre secousse également puissante de magnitude 7,4 qui a causé des morts et des dégâts.
Parmi les régions les plus touchées par la catastrophe figuraient notamment la capitale Katmandou, dont le centre a été ravagé et Pokora, une ville touristique connu pour être une destination des amateurs de treks (randonnées).

Dans les districts gravement touchés de Gorkha, Sindhupalchok et Nuwakot, on estime que plus de 90% des écoles ont été détruites. Dans certaines régions, y compris à Katmandou et Bhaktapur, environ neuf bâtiments scolaires sur dix qui ont été épargnés par le séisme ont été utilisés comme abris d'urgence.

Un million d'enfants risquent de ne pas retourner à l'école
Près d'un million d'enfants au Népal ne seront pas en mesure de retourner à l'école si des mesures urgentes ne sont pas prises pour fournir des espaces temporaires d'apprentissage et réparer les écoles endommagées après le séisme avait prévenu le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF).

Près de 24.000 salles de classe ont été endommagées ou détruites, ce qui risque de compromettre la scolarité de pas moins de 950 000 enfants qui ont été inscrits à l'école avant le tremblement de terre, selon le rReprésentant de l'UNICEF au Népal, Tomoo Hozumi.

L'ampleur de la crise en matière d'éducation devrait croître au cours des prochaines semaines à mesure que des informations supplémentaires arrivent des régions éloignées. Les écoles devaient rouvrir le 15 mai.L'UNICEF est préoccupé par le fait que les progrès réalisés au cours des 25 dernières années en matière de scolarisation au Népal soient anéantis par l'impact du séisme.

L'UNICEF et ses partenaires s'efforcent de mettre en place des espaces temporaires d'apprentissage dans 14 districts touchés par le tremblement de terre.

Les besoins humanitaires demeurent immenses
Face à l'ampleur des dégâts, les Nations unies ont appelé à intensifier l'aide humanitaire apportée au pays, où de l'aide et des équipes de secours ont été dépêchées.
La semaine dernière, le Premier ministre népalais, Sushil Koirala, avait lancé un appel dimanche visant à collecter deux milliards de dollars pour un fonds de reconstruction.

L'objectif est de récolter, grâce à la contribution des donateurs et du secteur privé, «deux milliards de dollars» destines à un fonds soutenu à hauteur de 200 millions de dollars par le gouvernement. Dans ce contexte, les efforts seront concentrés sur la réhabilitation et la reconstruction des infrastructures touchées par la catastrophe.

Pour sa part, la Croix-Rouge a revu son appel à dons en hausse, à 93 millions de dollars (81 millions d'euros), pour financer ses opérations au Népal suite aux deux puissants séismes.
Les organisations humanitaires se sont lancées dans une course contre la montre pour fournir des abris et de l'aide aux victimes des tremblements de terre avant que la mousson, imminente, ne déclenche des glissements de terrains et bloque l'accès aux villages les plus isolés dans l'Himalaya.

«Nous travaillons encore en mode d'urgence absolue», avait affirmé récemment Elhadj As Sy, secrétaire général de la Fédération des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
«Ce que nous faisons, peu importe combien c'est apprécié, car ce n'est pas suffisant eu égard à l'ampleur et l'échelle du problème auquel nous sommes confrontés», avait-il relevé.

Critiqué pour sa gestion de la crise, le gouvernement népalais a reconnu qu'il avait été débordé par l'ampleur du premier séisme, n'ayant pu réagir à temps pour porter secours aux sinistrés.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait mis en garde la communauté internationale contre les risques de propagation d'épidémies à l'approche de la saison des pluies, notamment le choléra et d'autres maladies liées à l'eau.

M. Ban avait exhorté à cet effet les Etats membres de l'ONU à financer les 423 millions de dollars estimés nécessaires pour faire face à la crise humanitaire au Népal dans les prochains mois, dont 60 millions (14%) seulement ont été obtenus.