Les chefs de l'opposition coalisé en mouvement contestataire contre un troisième mandat du président burundais Pierre Nkurunziza ont annoncé dimanche «suspendre» le dialogue avec le gouvernement, après l'assassinat la veille à Bujumbura du chef d'un parti d'opposition.
«La Coordination de la campagne contre le troisième mandat condamne un acte ignoble et suspend sa participation au dialogue entre le gouvernement du Burundi et les différents acteurs socio-politiques», ont annoncé les leaders du mouvement de la contestation dans un communiqué.
La rupture du dialogue intervient suite à l'assassinat samedi soir à Bujumbura du leader d'un petit parti de l'opposition burundaise avec son garde du corps par des inconnus. «Zedi Feruzi, le président de l'Union pour la paix et la démocratie (UPD), a été assassiné alors qu'il rentrait chez lui dans le quartier de Ngagara», selon les agences.
Vendredi soir, trois personnes avaient été tuées et plusieurs dizaines blessées dans une attaque à la grenade en plein centre de la capitale. Ces violences interviennent alors que le pays connaît depuis un mois un vaste mouvement de contestation populaire contre le président Pierre Nkurunziza, candidat à un troisième mandat à la présidentielle du 26 juin.
Des manifestations ont lieu quasi quotidiennement, émaillées de nombreux heurts avec la police, avec près de 25 morts en quatre semaines.