En ordonnant des changements « sans délais » à la tête des institutions publiques : Le président Bouteflika réaffirme son engagement pour la bonne gouvernance

Publié par Walid B. le 24-05-2015, 20h00 | 43

En donnant des instructions pour opérer « sans délais » des changements à la tête de certaines institutions financières publiques et entreprises publiques économiques, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aura ainsi joint l'acte à la parole sur la voie de la concrétisation de tous les engagements qu'il avait donnés lors de la campagne électorale de 2014 lorsqu'il avait promis l'instauration d'un Etat fort et démocratique à travers une bonne gouvernance, laquelle doit être assurée par des compétences capables de mener le pays  à bon port.

Lors de ses précédents messages, le chef de l'Etat avait rappelé que la bonne gouvernance est à renforcer à tous les niveaux de l'administration publique, déplorant la déficience de cette administration dans la prise en charge réelle des efforts de l'Etat en matière de couverture de la demande sociale et de l'amélioration des conditions de vie des citoyens.

Ces efforts «ne sont malheureusement pas soutenus par une administration locale défaillante», avait relevé le président de la République dans un message adressé aux participants des Assises nationales sur le développement local et les attentes citoyennes.

Tout en continuant à épingler l'Administration, le premier magistrat du pays avait plaidé pour le renforcement à tous les niveaux de l'administration publique qu'exige la bonne gouvernance. Comme étape principale, il avait priorisé de la renforcer au niveau local, compte tenu de la proximité de l'administration avec les citoyens. 

Le président Bouteflika avait également insisté sur  la nécessité d'accorder aux jeunes la place qui leur revient de droit dans la société et de «créer des facteurs d'intégration substantiels, particulièrement dans les domaines de leur prédilection par l'accomplissement de leurs devoirs civiques et le respect de leurs droits constitutionnels».

Il faut reconnaître, à juste titre,  que la conjoncture financière actuelle appelle à l'amélioration de l'efficacité économique des entreprises et des administrations pour rationaliser les dépenses publiques, comme l'avait si bien souligné le chef de l'Etat qui avait donné des instructions et des directives fermes au gouvernement sur cette question.

Selon de nombreux experts, la nécessité de la maîtrise de la dépense publique dans les prochaines années à travers l'instauration de meilleurs systèmes managériaux au sein des entreprises et administrations algériennes, exige de nouvelles méthodes de gestion et de gouvernance. Ceci d'autant que l'économie nationale a toujours besoin de l'investissement public, eu égard aux faiblesses productives publiques et privées.

Pour ces mêmes observateurs, les objectifs annoncés ne peuvent être réalisés que si l'Etat parvient à moderniser les administrations et les entreprises algériennes, car avec leur niveau d'efficacité actuel, leur rendement ne pourra pas évoluer.

L'aspect stratégique est bon, mais l'aspect opérationnel reste à développer, a-t-on souligné, appelant à miser sur les industries du savoir et de l'expertise pour aider les gestionnaires à travailler plus efficacement.

Pour que les dépenses produisent les résultats escomptés, les experts plaident pour une révision du mode de gestion des entreprises, d'où l'importance de financement de l'économie du savoir et de la mise à niveau des entreprises pour affronter la compétition mondiale.

Concernant l'encouragement de l'économie hors hydrocarbures, les experts insistent sur la nécessité de poursuivre le financement des activités productives, mais l'efficacité de cette démarche dépendra essentiellement des mesures d'accompagnement.

A cet titre, ils recommandent de renforcer toutes les institutions chargées de concrétiser les orientations visant à diversifier l'économie algérienne en matière de la transparence, de la qualité managériale et de la fiabilité du système d'information.

Sur les projets prioritaires à financer, il est suggéré de focaliser les dépenses sur les secteurs qui conduiront à une efficacité et à un développement économique durable, notamment l'éducation et le transport,  car, a-t-on expliqué, la position financière actuelle pourra faire face à la baisse des cours de pétrole pendant cinq à six ans, mais il faut tout de même réduire le train de vie, arrêter l'injection d'argent sans rendement économique et surtout revoir le système de subventions.

D'après les estimations, les recettes pétrolières ne dépasseront pas les 42 milliards de dollars en 2015 avec un prix de baril estimé à 60 dollars.Néanmoins, les spécialistes économiques pensent qu'il ne faut pas avoir «une vision de sinistrose»,  car avec le rythme de consommation actuel, les équilibres financiers du pays peuvent tenir encore quatre ans.

A leurs yeux, l'Algérie devra, durant cette période, multiplier les efforts pour diversifier son économie et élaborer une stratégie économique plus cohérente à moyen et à long terme.Parallèlement, il est nécessaire de mieux gérer les dépenses publiques durant les prochaines années, en fixant les priorités de financement notamment en matière d'infrastructures.

Ces priorités doivent être orientées vers l'encouragement de certains segments de l'industrie destinés à l'exportation à travers des « co-partenariats intelligents » pour pouvoir pénétrer les marchés extérieurs, a-t-on préconisé, précisant que des secteurs comme l'hydraulique, l'agriculture, l'habitat et les mines doivent aussi figurer parmi les axes prioritaires pour le financement public.